Le Ministère de la Justice, en collaboration avec la Section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSMA (SAJP) à Tombouctou, a organisé du 23 au 25 juillet, un atelier de renforcement de capacités au profit de 20 Agents de l’Administration pénitentiaire de la région. La rencontre s’est déroulée au Centre Ahmed Baba, sous le thème : « Contribution du Renseignement pénitentiaire dans la prévention et la lutte contre le terrorisme dans la Région de Tombouctou ». Le Directeur régional de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée (DRAPES) ainsi que des représentants de la SAJP de la MINUSMA à Tombouctou étaient également présents.
Le contexte sécuritaire du Mali de façon générale, et celui de la région de Tombouctou en particulier est marqué par le terrorisme, le grand banditisme et la criminalité transfrontalière organisée. Cela exige du personnel pénitentiaire une bonne connaissance des questions sécuritaires, pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la sécurité intérieure du pays d’une part et d’autre part, de contribuer à l’état de droit.
Les règles de sécurité et de surveillance les plus élémentaires y compris les techniques de renseignement pénitentiaires sont ignorées, favorisant ainsi, une gestion empirique des établissements pénitentiaires. Cette situation entraîne le non-respect des normes nationales et internationales en matière de protection des droits des détenus et met en péril la sécurité des établissements.
La région de Tombouctou compte cinq établissements pénitentiaires dont trois sont fonctionnels à ce jour. Ces établissements pénitentiaires connaissent des difficultés liées à l’insuffisance des infrastructures, des moyens financiers et matériels, ainsi qu’aux capacités opérationnelles des ressources humaines.
Dans son intervention le Directeur régional de l’Administration pénitentiaire et de l’Éducation surveillée de Tombouctou, Harouna Tangara est revenu sur la nécessité pour ces établissements d’avoir une telle formation. « La thématique de cette formation va aider nos agents à relever le défi sécuritaire auquel nous sommes confrontés. Nos services sont novices en matière de renseignements et nous aurons voulu que cette formation profite au maximum de nos agents ».
Quant à la question sur les droits humains en milieu carcéral, la plupart, soit 81,25%, des agents ont jugé leurs connaissances passables. C’est dans ce sens que la SAJP de la MINUSMA a jugé nécessaire d’apporter son assistance technique et financière à la DRAPES de Tombouctou, à travers une session de renforcement des capacités opérationnelles du personnel pénitentiaire sur leur rôle dans le renseignement pénitentiaire comme moyen de prévention et de lutte contre le terrorisme. L’occasion était bonne pour le représentant du chef du bureau régional de la MINUSMA, Olivier Niyonizigiye, de rappeler que la Mission onusienne à travers sa SAJP à toujours appuyer les autorités maliennes dans le domaine de la sécurisation des établissements pénitentiaires au Mali en général et dans les régions du nord et du centre en particulier. « Cette formation s’inscrit dans le cadre du mandat de la MINUSMA tel qu’il figure dans la résolution 2480, qui lui demande de soutenir le gouvernement malien à améliorer l’efficacité des institutions judiciaires » a laisse entendre M. Niyonizigiye.
Durant trois jours, les participants ont travaillé sur les thématiques suivantes : Les généralités sur le renseignement pénitentiaire, la Collecte et le traitement des informations pénitentiaires ainsi que sur les apports du renseignement pénitentiaire dans la lutte contre le terrorisme.
A l’issu de ladite rencontre deux recommandations ont été formulées : l’élaboration d’un manuel de procédure des postes de travail pour professionnaliser davantage le personnel dans l’exercice de leur mission de sécurité de la prison et de réinsertion sociale des détenus, ainsi que l’organisation d’atelier sur le cadre juridique de l’usage de la force et des armes en milieu carcéral.
MINUSMA
Source : L’Essor