Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

CHRONIQUE DU MERCREDI : Presse et politique

Sous nos cieux et même au-delà, l’indépendance de la presse a constitué et continue de constituer une préoccupation bien partagée. Lorsqu’on demande à un homme de presse de quel aspect de sa fonction il tire le plus de satisfaction, il axera certainement sa réponse sur le triptyque de la déontologie, de l’indépendance et de l’autonomie. Et lorsqu’on lui parle de ses rapports avec le microcosme politique, il dira qu’il en est un observateur averti et qu’il est là pour dénoncer les mauvaises pratiques conformément à son rôle de « chien de garde ».

journaux presse ecrite papierEn clair, il joue la carte de son rôle d’informer, en s’efforçant de demeurer neutre et objectif, tout en contribuant à la formation d’esprits critiques, en somme un contre-pouvoir sans lequel la démocratie ne serait pas. Un joli tableau qui est pourtant loin de la réalité, car à voir de près les choses, il y a comme une relation « incestueuse » entre les hommes de presse et les hommes politiques. Les uns ne pouvant se passer des autres, les deux étant par moment adversaires tout en entretenant une certaine connivence à l’opposé de l’éthique et de la déontologie.

Au Mali, amusez-vous à faire une revue de presse quotidienne. Le constat qui s’impose est que l’actualité politique est très fournie. Il y a très peu d’analyses approfondies, mais beaucoup de commentaires, pour ne pas dire des articles sentant la « commande ».
De nombreux hommes politiques ne doivent leur existence qu’aux articles qui parlent d’eux. Et d’aucuns n’arrivent à trouver un strapontin qu’à travers une intense campagne médiatique de promotion ou d’attaques systématiques des actions des pouvoirs publics. Chacun semble y trouver son compte. Le politique « cathodique » éprouve une certaine jouissance et le journaliste « relayeur » y trouve d’intéressants subsides.
Ce jeu trouble est allé tellement loin que de plus en plus, certains journalistes ne mettent que leur signature au bas d’un article qui aura été écrit dans une officine politique et qui n’a cure de la déontologie, ni de l’éthique. Certains « dossiers » surgissent ainsi régulièrement sans que la règle élémentaire du « recoupement des faits » ne soit respectée. On préfère d’abord te « taper » dessus avant de chercher à récolter ta version des faits. Or, dans la plupart des cas, de nombreux articles de presse font plus de mal qu’une rafale de Kalachnikov.
Des rumeurs deviennent des scoops morbides. Des racontars deviennent des enquêtes bidonnées. Des interviews imaginaires deviennent des vérités dites de « sources concordantes ou sûres ». Mais en grattant juste un peu ces articles fumeux, il est aisé de découvrir la main d’un politique relayé par celle du journaliste et vice-versa.
N’ayons pas peur de nous regarder dans le miroir, il faut reconnaître qu’il y a un jeu trouble de plus en plus dangereux entre les sphères médiatiques et politiques. Ce couple infernal tente de formater l’opinion en cherchant à faire véhiculer une sorte de « pensée unique » ou une sorte de « prêt à consommer ».
Nous sommes dans un jeu d’argent qui, pour paraphraser feu le président François Mitterrand, « livre aux chiens l’honneur d’honnêtes citoyens ». Et pourtant, à longueur de journée, ces mêmes politiques en privé ou dans des déclarations publiques ne manquent pas de tirer à boulets rouges sur une presse aux ordres, une presse alimentaire qui dégaine dès qu’on lui fait miroiter quelques billets. Et la presse aussi ne se prive pas d’indexer des politiques véreux et avides de pouvoir, des politiques n’hésitant pas à marcher sur des cadavres pour parvenir à leur fin, car seule la fin justifie les moyens.
Dans ce jeu de dupes, les citoyens commencent à mieux cerner les choses et se faire leur propre opinion et non celle qu’on veut leur imposer. Des citoyens qui auront fini par comprendre que presse et politique ne forment, par moments, qu’une et même famille avec d’incessants retours d’ascenseurs.
Il n’est pas étonnant que de plus en plus, ce sont les réseaux sociaux qui prennent le dessus sur les médias dits classiques. Et même là aussi, les « faiseurs » d’opinion ont pris d’autres couleurs pour continuer leur besogne. Rassurez-vous toutefois, aucun homme politique n’est derrière cette chronique, parole de journaliste. Mais au fait, que vaut aujourd’hui la parole d’un journaliste ?

Source : Bamada.net

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct