Voilà quelques jours maintenant que des informations circulent sur les réseaux sociaux comme quoi la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) disposerait d’un stock important de faux médicaments, notamment la chloroquine qu’elle aurait même distribuée aux hôpitaux dans le cadre de la lutte contre le covid-19. L’information est signée d’un certain Fatoma Togola, pharmacien de son état. (Un nostalgique de l’ancien PDG, Moussa Sanogo ?).
Aussitôt avons-nous appris la nouvelle, nous avons approché, en milieu de semaine dernière, le PDG de la PPM, le Professeur Mamady Sissoko afin qu’il nous édifie sur le sujet. Et c’est un Mamady Sissoko très souriant qui nous a bien voulu nous expliquer ce qui s’est réellement passé. Tout d’abord, il a tenu à nous indiquer que compte de la pandémie du coronavirus qui sévit dans le monde, la Pharmacie populaire du Mali(PPM) a décidé de prendre le devant bien avant l’apparition du premier cas de covid-19. C’est ainsi que nous avons commandé d’importantes quantités de chloroquine en Chine. Cette commande, dit-il, devait arriver au Mali dans 30 jours. Malheureusement, précise-t-il, bien avant l’arrivée de la commande, le premier cas de covid-19 a été détecté dans notre pays. Et quelques jours après le nombre de contaminé commençait à accroître. Alors devrions-nous restés les bras croisés ? Non ! Répond-t-il. Notre commande n’étant pas encore arrivée, il fallait alors vite agir pour sauver les vies. C’est ainsi que nous avions décidé de parer à l’urgence en scrutant nos fournisseurs locaux avec qui nous passons souvent des marchés pour certains produits. C’est dans ce contexte que j’ai été contacté par le président de l’Ordre des pharmaciens, Dr Wade pour me dire qu’il disposait d’un stock important de chloroquine. Nous en avons donc acheté puisque l’urgence était là. On a reçu beaucoup d’appels dont celui du professeur Soungalo Daou, chef de la cellule des maladies infectieuses à l’hôpital du Point G, révèle le professeur Mamady Sissoko. Ce qu’ils ne vous diront pas et que vous ne savez peut-être pas, confie-t-il, c’est qu’avant toute chose, j’ai demandé personnellement à ce qu’elle soit analysée (la chloroquine en question). C’est ainsi que j’ai soumis un échantillon à l’analyse du Laboratoire national de la santé(LNS), dirigée par le professeur Benoît. Vous pouvez le vérifier. Je peux aussi vous dire que j’ai été le premier à initier cette démarche à la PPM. Et malheureusement à la suite des analyses, il s’est avéré qu’elle n’était pas de bonne qualité, affirme le professeur Mamady Sissoko. Et dès que les résultats m’ont été communiqués, j’ai aussitôt demandé à ce qu’elle soit retirée de la circulation, a-t-il martelé. L’homme, selon nos informations, aurait même reçu les félicitations du ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé pour non seulement avoir eu la présence d’esprit de soumettre à l’analyse un échantillon de cette chloroquine, mais aussi ordonné son retrait de la circulation. Et c’est la vie de milliers de Maliens qui est ainsi sauvée. Que Dire de plus ! Aux dernières nouvelles, la PPM a réceptionné en fin de semaine dernière, un nouvel arrivage de 2100 boîtes de chloroquine. Le Laboratoire national de la santé(LNS), selon nos informations, après analyse d’un échantillon, a approuvé la qualité de la marchandise (chloroquine) et a donné son quitus pour sa mise en circulation.
A.N’Djim