«On ne peut plus laisser la gestion de ce pays continuer de cette manière. Car chaque jour, la misère s’amplifie, la chute continue pour notre pays à cause de la mauvaise gouvernance. Si on se considère comme des patriotes et qu’on a notre mot à dire sur les élections, il est temps pour nous, aujourd’hui, de voter pour qu’un qui peut bâtir ce pays. On ne peut plus continuer à laisser n’importe qui diriger ce pays. Nous ne l’avons pas encore fait, mais nous allons faire obligatoirement un choix pour la prochaine présidentielle…». C’est en ces termes que le leader spirituel de Ançardine,Cherif Ousmane Madani Haïdara, président du Groupement des Leaders Spirituels du Mali(GLSM), s’es adressé aux militants et sympathisants de son organisation.
Madani Cherif haidara
C’était le mardi 7 mai 2013 au cours d’une conférence de presse animée aux environs de 17 heures au siège de son groupement sis à l’Hippodrome (Bamako). En présence de Mohamed Maki Bah, président de l’Ujma ; Alpha Kounta, président du mouvement kadriya ; Thierno Hady Thiam, président du groupement des tidjanites ; Mamadou Kalapo, Imam et maitre coranique à Hamdallaye ; Daouda Dia, président du groupement des Ulémas du Mali.
A travers cette rencontre avec les médias, le groupement des leaders spirituels musulmans, sur la base de la foi en Allah, le Tout Puissant, entend affirmer sa volonté de s’impliquer davantage dans le choix des dirigeants du pays pour plus de justice sociale, d’équité et sans parti pris. Mais en gardant son entière indépendance vis-à-vis des autorités. A ce titre, le Groupement des leaders spirituels du Mali prône une élection transparente et apaisée afin de préserver les acquis contre l’intégrisme musulman et la stabilité du pays. Par cette occasion, le groupement lance un appel à nos compatriotes, notamment la communauté musulmane, à la mobilisation pour garantir des élections transparentes. Pour Chérif Ousmane Madani Haïdara, il est urgent aujourd’hui de sortir de la transition, pour doter notre pays d’un régime fort et capable d’impulser du sang neuf dans la marche des affaires de la République. Cela passe forcement par des élections crédibles et transparentes. Il nous faut nécessairement aller vers ces élections quelles que soient les difficultés, a soutenu Haidara. Il a, par ailleurs, précisé que ceux qui sont en train de battre campagne, aujourd’hui, dans nos régions, au nom de la religion, ne sont pas leurs militants. « On n’est pas au courant de ce qu’ils font présentement dans les mosquées par rapport aux élections », a-t-il dit. Avant d’ajouter : «nous avons mobilisé tous nos militants du nord au sud pour les prochaines élections ». Selon lui, toutes structures de base sont mobilisées aujourd’hui et n’attendent que la consigne de vote du bureau national. «S’il plait au Grand Dieu, le jour où nous allons rencontrer un candidat crédible, capable de bâtir ce pays, nous allons appeler tous nos militants à voter pour ce dernier», a-t-il lancé. Le Groupement des leaders religieux du Mali dénonce la composition de la commission dialogue et réconciliation dans sa composition actuelle, où aucune confession religieuse n’est représentée. Pour le Chérif de Banconi, chaque pays a ses coutumes. Et ici au Mali, les leaders religieux font, d’office, partie des médiateurs quand on sait qu’au Mali, les musulmans représentent 95% de la population. Dans ce cas, rien ne peut se passer dans le pays sans que la communauté musulmane ne soit impliquée. Mais les leaders religieux regrettent, aujourd’hui, de constater qu’il n’y a aucun leader religieux (musulman ou chrétien) qui y siège. Alors que, lors de sa mise en place, le Premier ministre a envoyé une correspondance au Haut Conseil Islamique du Mali, lui demandant de proposer les noms de 4 candidats. «Nous avons eu à envoyé 4 noms, mais aucun n’a été retenu. C’est ce qui nous surpris», regrette le Chérif Ousmane, non moins vice président du Haut Conseil Islamique. Toutefois, l’imam Haïdara, ajoute : «malgré tout nous allons, quand même, l’appuyer (commission) pour que le pays retrouve la paix et la stabilité…». Autre point abordé par les leaders musulmans au cours de cette conférence de presse : la situation qui prévaut à Kidal. Pour ces derniers, il ne saurait y avoir une exception pour la capitale de l’Adrar des Ifoghas qui reste une partie intégrante du Mali avant de réaffirmer leur attachement à l’intégrité territoriale du Mali
Abdoulaye Ouattara
Six Ançars du Chérif Ousamane M. Haïdara en prison au Congo
La confusion créée entre l’appellation Ançar International du leader spirituel Chérif Ousmane Madani Haïdara et le mouvement terroriste et djihadiste, Ansar Edine d’Iyad Ag Ghali est à l’origine de beaucoup de désagréments parfois malheureux pour les militants de l’homme de Tamani sur beaucoup de territoires africains. Après le cas de certains militants au début des évènements à Conakry qui avaient été arrêtés par les autorités de ce pays, puis relâchés suite aux médiations des autorités maliennes et l’intervention de Me Mountaga Tall, six autres militants sont aujourd’hui entre les mains de la police de Pointe Noire (Congo) qui les assimile aux éléments jihadistes d’Iyad Ag Ghaly. Selon Chérif Ousmane Madani Haïdara, ses militants ont été incarcérés par les autorités da Brazzaville malgré le fait qu’ils disposent d’un récépissé délivré par les même autorités. L’information a été donnée le mardi 7 mai 2013 au cours d’une conférence de presse des leaders spirituels du Mali. A entendre ce guide spirituel, les six prêcheurs ont été arrêtés à la suite de la célébration du Maouloud 2013 dans ce pays africain. Malgré l’intervention des ulémas de la région qui reconnaissent que les personnes arrêtées sont d’une foi pieuse et n’ont aucun lien avec le mouvemente terroriste, les autorités en charge de la sécurité de ce pays d’accueil continuent de les garder derrière les barreaux. Ni la médiation, ni les nombreuses démarches des autorités de transition de notre pays ne sont parvenues à extirper ces militants ançardine des geôles congolaises. Et cela au grand désarroi de Chérif Ousmane Madani Haïdara, qui compte sur une nouvelle initiative de Me Demba Traoré, Ministre des maliens de l’extérieur pour que ses militants recouvrent la liberté au Congo. Ces déboires des militants, ces derniers temps, ont fait souffler un vent au sein du mouvement Ançar Internationale à vouloir changer le nom de l’association. A ces derniers, s’opposent ceux qui pensent qu’il faut un règlement juridique de la question en attaquant le Mouvement de Iyad Ag Ghaly qu’ils qualifient au passage d’Ansar-Cheytan. Toutefois, le Chérif précise que les tous mouvements Ançar International qui disposent de récépissé en Europe n’ont aucun problème à pratiquer normalement leur foi.
Abdoulaye Ouattara