La chambre des mines du Mali et le cabinet d’ingénierie en recherche appliquée (CIRA) ont procédé à la signature d’une Convention pour les études de faisabilité d’un chemin de fer reliant toutes les régions du Mali de Kayes à Kidal. D’une longueur de plus de 4972 km, le coût de réalisation de cet ambitieux projet qui ambitionne de désenclaver tout le Mali est estimé à plus de 2 milliards de dollars.
La cérémonie de signature était placée sous la supervision du représentant du ministre des Transports, Sahah GUINDO, au siège de la Chambre des mines à l’ACI 2000 ; en présence du plusieurs acteurs. Ont signé : pour la Chambre des mines, le président Abdoulaye PONA ; pour le cabinet CIRA, son directeur général, Seydou COULIBALY.
Cette étude de préfaisabilité, pour la mise en œuvre des infrastructures ferroviaires, a essentiellement pour vocation de pouvoir développer plus d’arguments pour les acteurs porteurs du projet. Qu’ils soient étatiques, ou non étatiques afin de convaincre les partenaires de la viabilité économique de ce projet.
Dans son mot introduction, le conseiller juridique du ministre des Transports, Salah GUINDO, s’est réjoui de la signature de cette convention. Il a témoigné aux initiateurs du projet, le soutien du gouvernement, à travers son département. Un projet, dit-il, important pour un pays continental comme le Mali qui ne peut pas se passer d’infrastructures ferroviaires pour son désenclavement. Il s’est dit convaincu que la réalisation d’un tel projet va contribuer à l’essor du secteur minier dans notre pays, et du développement du chemin de fer.
Le président de la chambre des mines a indiqué que le Mali dispose d’importantes ressources naturelles en bauxite avec plus de 3 milliards de tonnes de réserves. En appliquant le code minier actuel, l’État du Mali peut bénéficier de 8 milliards de dollars dans l’exploitation de cette seule ressource naturelle.
En plus de la bauxite, notre pays, révèle la chambre des mines, dispose des ressources minières abondantes diverses et variées et bien réparties, à travers le pays (de Kayes à Kidal), a indiqué le responsable de la Chambre des mines. Seul bémol, l’exploitation des immenses ressources reste butée à beaucoup d’obstacles dont, principalement, le manque d’infrastructure de désenclavement des zones d’exploitation.
Selon le président de la chambre, le développement du secteur minier ne peut se faire sans le développement des ressources énergétiques et des infrastructures de transport.
Si certains observateurs trouvent que ce projet est un éléphant blanc, le président PONA répond ‘’qu’il faut rêver pour y arriver’’. En tout cas, la réalisation de ce projet n’est pas techniquement impossible, car des compagnies (américaines) sont capables aujourd’hui de poser 3 km de rails par jours.
De son côté, le directeur général du cabinet CIRA, Seydou COULIBALY, a tenu à remercier la chambre des mines pour le choix de sa structure pour faire les premières études. Selon lui, l’étude porte sur 4 axes.
La première étude porte sur la réhabilitation de l’axe Koulikoro-Dakar en passant par Bamako-Kayes-Diboly sur 642 km ; le second axe va de Bamako-Bougouni-Kadiolo-Odiéné-Man(RCI) jusqu’au port de San-Pédro sur 1250 km. Quant au troisième axe, il porte sur Bamako-Bougouni-Kankan jusqu’au port de Conakry sur 1100 km. Enfin, un quatrième et dernier volet s’occupera, sous l’étude du cabinet CIRA, de Bamako à Kidal, en passant par Ségou, San, Djenné, Mopti, Goundam, Tombouctou Gao sur 1 800 km. Soit un cumul linéaire total de 4 792 km de chemin de fer. « Ce projet est une initiative formidable que nous gagnerons tous à porter pour permettre à notre pays d’avoir des bases économiques très fortes », a-t-il lancé.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin