Le Bambara n’est pas proclamé langue officielle du Mali et le pays ne s’est pas retiré de la CEDEAO et l’UEMOA. Il n’a pas été aussi demandé le retrait immédiat des troupes militaires françaises. La vidéo annonçant ces décisions sur les réseaux sociaux est tout simplement un montage à des fins inavouées.
La désinformation en ces temps de crise a pris une proportion inquiétante. Pas un seul jour ne passe sans qu’on ne voie une fake news sur les réseaux sociaux. De faux communiqués, de fausses vidéos, certaines soigneusement montées pour induire en erreur les citoyens, notamment les internautes.
C’est un deep fake qui circule depuis quelques jours. Un extrait du journal télévisé de l’ORTM 1 (la télévision nationale) qui annonce que le Bambara est désormais la langue officielle à la place du français et que le gouvernement du Mali exige le retrait immédiat des troupes militaires françaises du Mali et la fermeture immédiate de l’ambassade de France, les institutions et entreprises françaises dans un délai de 72 heures. En réalité, il n’en est rien. Mais il s’agit plutôt d’un communiqué du gouvernement lu au journal télévisé de 20h du 24 janvier qui a été truqué.
Dans ce communiqué, le gouvernement a démenti un autre faux communiqué qui lui est attribué. C’est ce démenti du gouvernement lu par la présentatrice du journal qui a aussi été manipulé par des personnes mal intentionnées. Certainement celles qui sont à l’origine du premier faux communiqué.
Depuis la crise entre le Mali et la CEDEAO et les relations diplomatiques tendues avec la France, la désinformation a pris une ampleur considérable dans le pays. De fausses informations sont régulièrement véhiculées. Parfois elles sont attribuées aux autorités maliennes, parfois à la France ou d’autres partenaires.
Ces fake news ont pour objectif de semer la confusion au sein de l’opinion et faire de la propagande inutile au sein des populations. Le gouvernement doit prendre des mesures pour éviter que de telles informations ne puissent prospérées au sein d’un Etat comme le Mali, un pays en pleine crise diplomatique où la gestion de l’information est très cruciale.
Bourama KEITA
Source : L’ALTERNANCE