Le revirement de l’imam Mahmoud Dicko en faveur de la France et amis du Mali révèle au grand jour son ambition de gérer les affaires suprêmes de la Cité, longtemps voilée.
Malgré les mises en gardes du président de la Cour Constitutionnelle du Mali, Mme Manassa Danioko, l’imam Mahmoud Dicko sort son tentacule politique et reste prêt à ne reculer devant la loi. Le samedi 7 septembre 2019 restera dans les annales ‘’politiques’’ du Mali. Un jour marquant l’officialisation de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants (CMAS) de l’Imam Mahmoud Dicko, bras politique revanchard du leader religieux.
En effet, depuis quelques mois, une brouille s’est installée entre les autorités politiques du pays et le leader religieux. Viré des bonnes grâces du pouvoir qui a mis fin à ses missions de bons offices, l’imam Dicko a sorti sa fronde contre le pouvoir d’IBK dont il jure une fin non heureuse.
Ses alliances avec le principal parti de l’opposition contre le candidat IBK aux élections présidentielles de Juillet-Août 2019, ses différents meetings de protestation en disent long sur ses velléités à en découdre avec le régime.
Dans le même viseur de l’imam Mahmoud Dicko, la France. En début d’après-midi du 05 avril 2019, l’homme est resté intraitable avec le néo-colonisateur de la France.
« Que la France sache que le Mali ne lui appartient pas. Il n’appartient pas, non plus, à la Minusma », avait-il assené devant des milliers de manifestants surexcités sur le Boulevard de l’indépendance.
L’unique voie qui lui permettait de s’exprimer officiellement, le HCIM, ne lui échoit plus, son mandat à la présidence étant arrivé à terme. D’où la matérialisation du projet de création d’un HCIM bis pour lui permettre d’exister, cette fois-ci, politiquement même si la connotation religieuse lui est collée. La CMAS est née.
A l’image de Frères musulmans d’Egypte ?
L’ambition politique de l’imam ne fait plus doute. Il fut l’un des premiers leaders religieux à réclamer la tête de Soumeylou Boubèye Maïga de la tête de la Primature. Ce qu’il obtiendra plus tard, mais autrement.
A l’instar des Frères musulmans après la révolution égyptienne de 2011, celui qu’on peut appeler le Mohamed Morsi malien, aspire assurément au summum. Tous les moyens sont désormais bons pour y arriver.
Lors du lancement de son mouvement le samedi dernier, Mahmoud Dicko opte pour la séduction. L’ennemi décrié hier est aujourd’hui blanc comme neige. « Je ne suis pas un faiseur de roi, mais un faiseur de paix. Je l’ai dit à mes détracteurs que, ni l’Elysée ni le Quais d’Orsay, que la France n’est pas notre ennemie car j’en suis pas ignorant pour ignorer la relation stratégique qui lie notre pays à la France. Mon problème n’est ni la France, ni l’UE, ni les USA, mais c’est ici et concerne ceux qui ont trahi le peuple malien. Mon combat, ce sont ceux-là d’abord», a-t-il soutenu.
L’ennemi est connu, il s’agit d’IBK.
Le président de la Cour Constitutionnelle du Mali a du boulot à faire. La constitution est menacée, sinon violée par ce mouvement religieux-politique. Madame Manassa Danioko est dans son rôle de rappeler les normes qui régissent la vie d’un parti politique. Ce rappel peut permettre d’éviter certains conflits inutiles. Néanmoins, il ne peut y avoir au Mali de partis politiques à connotation religieuses.
D.C.A
Le SOFT