Le Mali entame une réorganisation profonde de son secteur minier. Le gouvernement a annoncé la dissolution de la Chambre des Mines et la mise en place d’un Collège transitoire. Cette décision, annoncée lors du Conseil des Ministres, vise à moderniser la gouvernance du secteur et à répondre aux défis actuels de l’industrie minière malienne. Abdoulaye Pona ramasse ses affaires pour laisser la place à un Collège transitoire.
Créée par l’Ordonnance n°2018-021/P-RM du 8 août 2018, la Chambre des Mines avait pour mission de représenter les acteurs du secteur minier, personnes physiques et morales. Elle jouait un rôle important dans la structuration et la régulation de ce secteur crucial pour l’économie du pays.
Le Collège transitoire a été mis en place pour assurer la continuité des activités et préparer une nouvelle organisation. Ses principaux objectifs sont : rétablir un cadre opérationnel efficace : Assurer la fluidité des opérations et des prises de décision, permettre à toutes les parties prenantes d’être entendues et représentées. Mettre en place des mécanismes de contrôle et de suivi plus performants.
Il s’agit aussi de rassurer les investisseurs et créer un environnement propice aux affaires. La dissolution de la Chambre des Mines et la mise en place du Collège transitoire représentent un changement majeur pour le secteur. Cette transition soulève plusieurs enjeux. La transition pourrait créer une période d’incertitude pour les opérateurs et les investisseurs. Le Collège transitoire devra rapidement gagner la confiance des acteurs du secteur.
Cette réorganisation offre une opportunité de moderniser le secteur et de l’adapter aux défis actuels. L’efficacité du Collège transitoire sera déterminante pour l’avenir du secteur minier malien. Si cette nouvelle équipe parvient à atteindre ses objectifs, elle pourrait impulser une nouvelle dynamique et renforcer l’attractivité du pays pour les investisseurs. Un suivi attentif de cette transition est donc essentiel.
Abdoulaye Pona sur la touche
Le désormais ancien président de la Chambre des Mines, Abdoulaye Pona, a finalement été chassé de son fauteuil par le gouvernement. La décision de dissolution de la Chambre malienne des Mines intervient après plusieurs années de dysfonctionnement et de reports répétés des élections consulaires, initialement prévues pour renouveler le bureau dirigé par Abdoulaye Pona, à la tête d’un bureau caduc depuis 2016.
Pour rappel, la Chambre des Mines, créée en 2004 et réorganisée en 2018, pour représenter les acteurs du secteur minier malien, a été confrontée à des difficultés majeures entravant son fonctionnement démocratique. Parmi les causes identifiées figurent des insuffisances dans les textes régissant l’organisation des élections, des problèmes de transparence dans la gestion du registre des membres, et des allégations de gestion opaque sous la présidence d’Abdoulaye Pona.
Selon le gouvernement de transition, ces facteurs ont conduit à une perte de confiance parmi les membres et à des blocages institutionnels, rendant impossible la tenue d’élections crédibles et transparentes. Raison pour laquelle l’État veut, après cette dissolution, remettre de l’ordre dans cette structure à travers un collège transitoire chargé de conduire les affaires jusqu’à l’organisation des élections.
Tout le monde sait que le secteur de l’or joue un rôle majeur dans l’économie malienne. En 2024, le Mali a maintenu sa position de troisième producteur d’or en Afrique, avec une production industrielle estimée à 57,3 tonnes, bien que marquant une baisse par rapport aux 66,5 tonnes produites en 2023. Cette diminution est attribuée à l’épuisement progressif des réserves de certaines mines et à des défis opérationnels rencontrés par les compagnies minières étrangères.
L’or demeure le principal produit d’exportation du Mali, représentant environ 70 % des exportations totales et contribuant à 25 % des recettes fiscales du pays. En 2024, les recettes d’exportation générées par le secteur aurifère ont dépassé 1 926 milliards de francs CFA, soulignant l’importance stratégique de cette ressource pour l’économie nationale.
Le Collège transitoire de la Chambre des Mines du Mali, dont la création est régie par la Loi n°2018-021/P-RM, sera dirigé par un groupe de professionnels chargés de redonner dynamisme et transparence au secteur. Voici la composition du nouveau Collège :
- Président : Fousséni TOGOLA
- Vice-président : Hamara TOURE
- Chargé de Gouvernance : Seydou KEITA
- Chargé du Dialogue et de la Médiation : Hassimi Bagna SIDIBE
- Chargé de la Base des Données : Massaran Bibi TRAORE
- Chargé de la Communication : Maïmouna TRAORE
- Chargé des Relations avec les Institutions publiques et privées : Aminata DIALLO
- Trésorier général : Issa SIDIBE
- Trésorier adjoint : Aly N’Tji DIARRA
Nouhoum DICKO