Une enquête publiée par un consortium de journalistes africains a mis en lumière la mise à sac des ressources du continent par les chefs d’Etats africains et les sociétés minières étrangères.
Les enquêteurs sont allés fouiller dans les documents des Panama Papers, cette enquête qui a mis en lumière l’évasion fiscale dans des paradis fiscaux comme le Panama. L’enquête menée montre que beaucoup de dirigeants, hommes politiques et hommes d’affaires africains ont mis la main sur les richesses du sous-sol. Sept pays sont cités : le Togo, le Mozambique, la RDC, le Rwanda, le Burundi, l’Afrique du Sud et le Botswana.
En clair, ces oligarques se sont accaparé des richesses de leurs pays pour les transférer dans des comptes bancaires off-shore. “C’est une enquête qu’on a essayé de mener ensemble avec des confrères d’autres pays, qui essaie de démontrer en quoi les Africains participent aussi au pillage des ressources d’Afrique”, nous a expliqué Maxime Domegui, le président du COJITO, le Consortium des Journalistes d’Investigation du Togo, qui a participé à la rédaction du rapport.
“Lorsqu’on parle d’évasion fiscale, souvent on indexe les multinationales étrangères qui viennent faire fortune ici en Afrique. Mais cette démarche montre dans quelle mesure les oligarques africains se rendent complices du pillage du continent.”
Gestion opaque du phosphate au Togo
L’enquête dénonce aussi la mise en coupe réglée du secteur du phosphate qui était, jusqu’au milieu des années 1990, le poumon de l’économie du Togo et le premier produit d’exportation avec 40% des recettes.
“On reproche l’absence totale de transparence dans la gestion de l’industrie du phosphate au Togo”, dénoncele journaliste d’instigation Maxime Domegui. “Et donc, si cela ne profite pas au pays mais à des individus, alors les premières personnes à en profiter ce sont d’abord ceux qui gèrent le pays, en complicité avec des amis. Ce sont des étrangers, des Israéliens notamment, qui ont la main sur le phosphate. Ils ne sont là que parce qu’ils sont les amis du président de la République“, conclut le journaliste d’investigation togolais.
Le président burundais Nkurunziza est également mis en cause dans l’enquête pour avoir favorisé une entreprise d’hydrocarbures dont il est actionnaire
“The Plunder route to Panama” s’est largement penché sur l’Afrique du Sud et la famille Gupta, d’origine indienne et proche du président sud-africain Jacob Zuma, qui est au cœur d’un scandale présumé de corruption et d’attribution de marchés publics opaques.
Une vaste entreprise de corruption et de détournement des richesses nationales dans laquelle serait impliquée la galaxie Zuma au pouvoir.