Près d’un million de personnes ont fui leurs foyers en Centrafrique depuis le coup d’Etat de la Seleka, fin mars 2013, et les récents affrontements religieux, et près de la moitié des habitants de Bangui sont parmi les déplacés, a annoncé vendredi l’ONU.
« La situation humanitaire en République centrafricaine est toujours désastreuse. L’insécurité qui règne dans le pays rend les livraisons d’aide humanitaire de plus en plus difficile et le nombre de déplacés à l’intérieur du pays a désormais dépassé les 935.000 personnes », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Ces chiffres comprennent les personnes qui ont fui après le coup d’Etat du 24 mars 2013 par les rebelles de la Seleka contre le président François Bozizé, ainsi que les déplacés des affrontements religieux en cours, a précisé le porte-parole du HCR, ajoutant que de nombreux enfants faisaient partie de ces populations.
M. Baloch a déclaré à des journalistes que les attaques contre les civils, les pillages et la présence de groupes armés dans des zones où les habitants du pays ont fui limitaient gravement l’accès des organisations humanitaires.
En décembre, les troupes françaises sont intervenues pour tenter d’endiguer les violences opposant les rebelles et les milices de la majorité chrétienne du pays qui ont obtenu le soutien des combattants fidèles à l’ancien régime.
Le conflit dans le pays riche en ressources naturelles mais appauvri aurait déjà fait plus de 1.000 morts le mois dernier et des dizaines de milliers de déplacés.
« Quelque 512.672 personnes sont actuellement réfugiées sur 67 sites dans la capitale Bangui ou bien vivent dans des familles d’accueil. Cela représente plus de la moitié de la population totale de Bangui. Environ 60% des personnes déplacées sont des enfants », a précisé M. Babar Baloch.
La semaine dernière, le nombre de personnes cherchant à se réfugier aux alentours de l’aéroport de Bangui à doublé, atteignant les 100.000 personnes, selon le HCR.
L’aéroport de Bangui est surveillé par les troupes françaises, permettant l’arrivée de l’aide internationale mais les organisations humanitaires rencontrent des difficultés à maintenir leur activité en raison des pillages et des violences.
« L’amélioration du niveau de sécurité est crucial pour permettre aux travailleurs humanitaires d’atteindre les personnes déplacées », a déclaré le porte-parole du HCR.
Au total, 1.600 soldats français sont présents sur le territoire aux côtés de 4.000 soldats des forces africaines pour tenter d’apaiser les violences.
Selon M. Baloch, « davantage de troupes et une coordination des opérations efficace » sont nécessaires au sein des forces africaines, qui pourraient compter 6.000 soldats avec le déploiement des soldats congolais et rwandais.
Quelque 75.000 Centrafricains ont également fui à l’étranger depuis le mois de mars rejoignant la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Tchad et le Cameroun. Cela porte le nombre total de réfugiés en provenance du pays à 240.000 personnes.