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Centrafrique: difficile reprise de l’aide humanitaire à destination des déplacés

CENTRAFRICA-UNREST

Plus de 600 personnes ont été tuées en une semaine en République centrafricaine. Le pays, privé de tout et pratiquement coupé du monde, est aujourd’hui menacé d’une crise humanitaire sans précédent. A Bossangoa, à 300 kilomètres au nord de la capitale, la présence des troupes françaises a permis la reprise de l’aide humanitaire. A Bangui, la première grosse distribution alimentaire s’est tenue ce vendredi 13 décembre, non loin du site de déplacés installés près de l’aéroport.

Jean-Yves Le Drian s’est rendu jeudi à Bosangoa, à 300 kilomètres au nord de Bangui, où un détachement français participe aux côtés de la force africaine à des opérations de sécurisation. Des opérations qui semblent porter leurs premiers fruits. Les organisations humanitaires peuvent à nouveau travailler dans un climat relativement apaisé, alors qu’elles avaient dû stopper leurs activités la semaine dernière. Leur tâche est immense, tant le nombre de déplacés dans Bossangoa est grand.

Tandis que la dizaine de militaires français progressent en colonne sur l’artère principale de Bossangoa, le capitaine Daniel, qui dirige la patrouille, en explique l’objectif : « Cela nous permet de prendre la température. Et, en même temps, on affiche la présence de la force dans tous les recoins de la ville. »

L’arrivée de l’armée française a permis le retour des ONG

Quelques minutes de marche plus loin, la colonne parvient au séminaire. Une église autour de laquelle se sont massés 37 000 déplacés qui ont formé là une petite ville de branchages et de bâches bleues. Ici, l’arrivée des Français a permis la reprise de l’aide humanitaire. « A l’arrivée de l’armée française, ça s’est calmé », confirme Fécouti Isidore, aide médical de Médecins sans Frontières. « 3 000 à 5 000 enfants ont reçu des médicaments antipalu et des médicaments antiparasitaires », précise-t-il.

Mais les besoins sont immenses. « On n’a pas assez à manger. [On manque] y compris du savon. Là, on souffre », explique ainsi Adeline, l’une des déplacées, assise à l’ombre d’un arbre en bordure du camp.

Le désarmement au défi de la défiance mutuelle

En principe, ces déplacés sont sous la protection de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) et de la force française. Il a donc fallu rendre les armes. Mais quelques centaines d’anti-balakas pourraient encore se cacher au milieu des civils. « En aucun cas il ne doit y avoir des hommes armés à l’intérieur de ces camps de réfugiés », assure le capitaine français Jean-Yves.

A l’école Liberté, là où ce sont rassemblés les déplacés musulmans à Bossangoa, on parle de 7 000 personnes. « Si on retournait chez nous, les anti-balakas viendraient nous tuer. Ils tuent les musulmans. Même un petit, un bébé, ils le tueraient », assure Ataï, qui vit dans le camp de l’école Liberté. Si les hommes en armes sont devenus rares en ville, il faudra longtemps avant que la confiance ne revienne entre les voisins à Bossangoa.

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