L’Office du Niger sous la houlette du Président Directeur Général, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, en partenariat avec l’Office Chérifien des Phosphates (OCP)-AFRICA, ICRISAT (International CropsResearch Institute for the Semi-AridTropics) et IER (Institut d’Economie Rural), s’est engagé dans un projet visant à établir la carte de fertilité des sols de sa zone d’intervention qui couvre une superficie aménageable de 1 907 406 hectares dont 1 445 000 irrigables par gravité.
La carte de fertilité des sols est un outil qui répertorie et représente les terres d’une aire géographique donnée en les classant des plus fertiles (celles qui sont naturellement productrices) aux plus pauvres (celles qui ont besoin d’être nourries pour produire). C’est un outil d’information sur les ressources en sols et leurs principales caractéristiques ainsi qu’un système expert interactif pour l’interprétation des données et la proposition de recommandations de formules appropriées en fertilisants pour les principales cultures pratiquées. En terme clair et net, la carte de fertilité des sols en zone Office du Niger est une base de données scientifique essentielle à une agriculture raisonnée et productive.
L’objectif principal du projet est la connaissance de la fertilité des sols de la zone en vue d’un raisonnement de la fertilisation des cultures. Dans ce sens, une carte de fertilité des sols permet de disposer d’une cartographie interactive de la fertilité des sols cultivés à l’échelle nationale sous forme d’un système informatique expert à interface WEB. Elle permet également d’orienter l’usage raisonné des engrais permettant une meilleure fertilisation des cultures, de proposer des formules d’engrais adaptées à chaque zone et aux principales cultures qui y sont pratiquées ou projetées et afin de renforcer les capacités techniques des acteurs de développement agricole chargé du conseil en fertilisation
La carte de fertilité des sols permet de connaître exactement les zones géographiques où il sera important d’apporter un complément au sol (des engrais) afin que les cultures se développent et celles où, au contraire, il ne sera pas nécessaire d’apporter aux sols des fertilisants supplémentaires. Ce qui a deux grands intérêts : Sur le plan écologique, assurer une utilisation des engrais plus efficace et éviter une pollution des sols là où il n’est pas nécessaire d’épandre des engrais. Sur le plan économique, développer une agriculture compétitive à travers une diminution des coûts de production induite par une utilisation raisonnée et efficace des engrais.
Office du Niger : Vers la reprise des travaux du projet Malibya…
Le Ministre de l’Agriculture, Dr Nango Dembélé a reçu rn audience, le lundi 17 septembre 2018, une délégation de « Malibya Agriculture » conduite par Mr HussinElansary.L’entretien a porté sur une éventuelle relance des travaux d’investissement libyens dans la zone Office du Niger.
Le projet Malibya, pour ceux qui ne le savent pas, rentre dans le cadre de la promotion de l’investissement privé dans lequel notre pays a attribué 100 000 hectares de terre à la Société Malibya Agriculture, par le biais d’une convention d’investissement, dans le domaine agricole signée en 2008. Cela, conformément à la vision et aux aspirations du président d’alors Amadou Toumani Touré du Mali et de feu le Frère Guide Mouammar Kadhafi de la Libye de faire de l’agriculture un modèle de coopération sud/sud.
Les conditions d’utilisation de la terre et de l’eau ont fait l’objet d’un bail emphytéotique sur 25 000 hectares entre Malibya Agriculture et l’Office du Niger signé, en juin 2014.Depuis la signature de cette convention, plusieurs activités ont été réalisées au nombre desquelles : le prolongement du Fala de BokyWéré sur 40 km et du canal principal de Malibya Agriculture sur 40 km et la construction d’une route bitumée de 40 km qui les longe, pour un montant estimé à 25 milliards de FCFA ; une étude d’aménagement du périmètre, tranche de 25 000 ha, pour plus de 900 millions de FCFA. Si ces réalisations ont été faites entre 2008 et 2010, il n’en demeure pas moins regrettable que depuis la crise politique survenue en Libye et le maudit coût d’Etat intervenu au Mali en 2012, le projet n’a fait aucune réalisation concrète malgré les multiples correspondances de l’Office du Niger adressées à Malibya. Voilà pourquoi, malgré cette contrainte pour la moins gênante, les nouvelles autorités du pays, en plus de l’engagement de la partie libyenne, entendent investir dans cette zone pour booster davantage l’agriculture, à travers l’aménagement des centaines de milliers d’hectares.
C’est à cet effet que la délégation libyenne sous la conduite de Mr HussinElansaryétaitvenue solliciter l’accompagnement du département de l’Agriculture pour le l’achèvement de cet important projet susceptible de fournir aux deux parties d’énormes retombées tant sur le plan de la création de l’emploi que de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Trois segments sont envisagés pour ce faire : productions rizicoles, maraichère et animale.
Le Ministre a rassuré la partie libyenne de l’intérêt que porte le Gouvernement malien à ce gigantesque projet d’aménagement de 100.000 hectares de terres à l’Office du Niger et s’est réjoui de ce premier contact qui sera suivi de séances de travail avec les cadres de différents départements qui seront partie prenante de la réalisation de Malibya.
L’audience a été levée sur la promesse faite de l’arrivée très prochaine du Président du Fonds d Investissement Agricole de la Libye, en vue de rencontrer les plus Hautes Autorités du Mali.
Delta Tribune