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Carte biométrique sécurisée: un marché douteux de plusieurs milliards de FCFA

Le Réseau des Associations Maliennes de Lutte Contre la Corruption et la Délinquance Financière (RAMLCDF) a interpellé le jeudi 22 février le président de la transition Assimi GOITA plusieurs marchés publics dont leur passation manque de sincérité. Ces marchés font perdre à notre Etat plusieurs milliards de FCFA.

Le président du RAMLCDF, Moussa Ousmane TOURE était le conférencier principal qui avait à ses côtés plusieurs membres de leur organisation œuvrant dans la lutte contre la corruption. Cette pratique fait perdre à notre État plusieurs milliards de FCFA par an.
Lors de cette conférence de presse, le président TOURE a dénoncé les passe-droits qui ont eu lieu lors de l’exécution du marché sur la carte biométrique idem pour le marché de la CANAM sur la confection de carte AMO.
Dans sa déclaration, M. TOURE relève de nombreuses irrégularités dans l’application de ce contrat approuvé par le Conseil des Ministres tenu le 12 octobre 2022, pour justifier le découplage et l’institution d’une nouvelle carte biométrique sécurisée, selon lui, couteuse à l’Etat.
Cependant, il a rappelé que le rapport du ministre de la Sécurité ayant introduit l’examen du projet de décret qui deviendra le Décret du 03 novembre 2022 portant institution et règlementation de la Carte nationale d’identité biométrique sécurisée (CEDEAO pour la République du Mali) affirme effectivement: « malheureusement cette procédure (d’attribution de marché) a été annulée suite au désaccord intervenu entre le ministère de l’Économie et des finances et l’attributaire provisoire sur le prix de cession de la carte… ».
Se référant aux informations relayées, le président du RAMLCDF rapporte que les dépenses de fabrication de la carte NINA, en 2017 auraient coûté à l’Etat autour de 2 (deux) milliards, sans résultat tangible. Une année plus tard, de nouvelles cartes d’électeurs ont été commandées à 3 milliards, semble-t-il avec le partenaire de Cissé Technologies avec qui la négociation était en cours pour les cartes couplées.
À cet effet, il a dénoncé le fractionnement de marché (la séparation de la carte d’identité sécurisée, de la carte d’électeur, de la carte AMO) pourtant interdit par le code des Marchés publics ayant occasionné des pertes énormes pour Trésor Public, en raison de la surenchère sur le coût de confection de différentes cartes qui, a-t-il affirmé, pouvaient être couplées sans difficulté technique ni juridique.
Quant au marché sur les cartes nationales d’identité dites biométriques, il a été attribué à un autre prestataire, avec des coûts supplémentaires puisqu’ils auraient coûté à l’Etat la bagatelle de 40 milliards, avec les résultats que nous connaissons parce qu’il n’a pas permis d’aboutir à la correction des erreurs sur les cartes, a déploré le conférencier.
Plus grave, ces cartes dites « biométriques sécurisées » ne répondent pas aux normes minimales de sécurité, fixées par la CEDEAO. Les cartes dont le pays dispose, selon les critères de la CEDEAO, ne sont pas biométriques et sécurisées. En clair, selon le président TOURE, il y a eu l’exécution du contrat sans que ses clauses soient respectées par le fournisseur.
« En organisant cette conférence, nous voulons jouer notre rôle de dénonciation comme indiqué par le président de la transition. À cet effet, il est interpellé dans le cadre de son engagement à lutter contre la corruption », a déclaré le président Moussa Ousmane TOURE, expliquant que les irrégularités constatées lors de l’exécution font perdre à notre Etat plusieurs milliards de FCFA. Trop, c’est trop, dit-il, il est temps que ces saignées s’arrêtent.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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