Le ministre de l’Intérieur vient de changer le fusil d’épaule au sujet de la mise à jour de la carte biométrique. Il a enfin décidé de multiplier les lieux de mise à jour, envisageant de faire recours aux jeunes pour faire des équipes mobiles. Comme le RAVEC de 2009, de nombreux recenseurs passeront de quartier à quartier, de villages à villages pour faciliter le travail. Jusqu’à preuve du contraire, on ne constate pas sur le terrain un déploiement important du dispositif de mise à jour de la carte biométrique.
Mais le ministre de la Sécurité est en train de rectifier le tir, puisque dans un futur proche les équipes de recensement se déplaceront partout à Bamako et dans les régions pour rencontrer les citoyens. Le ministre de l’intérieur veut réellement donner aux Maliens une base de données fiable pour les scrutins programmés. Il met tout en œuvre pour que les équipes de correction soient disponibles dans de nombreux endroits. Ce ne sont pas les commissariats, les gendarmeries, les postes de police et les mairies qui suffisent.
Les Maliens ne sont pas tous à proximité de ces lieux de travail où sont installées les équipes de correction. Le ministre s’attaque aussi à des aspects techniques, puisque rien n’avait été fait pour faciliter les corrections dans les centres où l’on dénonce la lenteur et la lourdeur administrative habituelle. Il apporte également un début de réponse au gens se posant des questions sur l’enrôlement des nouveaux majeurs et des Maliens qui n’ont pas fait le RAVEC. Certaines localités situées loin de Bamako sont encore difficiles d’accès à cause de l’insécurité. Ainsi, les gens se demandent comment les plus petites localités pourraient être prises en compte.
Pour des critiques, le ministre de la Sécurité intérieur s’était montré loin de la réalité en communiquant sur la date butoir de la correction des données qui est la fin de mars 2023. Beaucoup d’observateurs ont signalé que le ministre semblait ignorer l’intérieur du pays en mettant en place l’essentiel des centres de correction dans la capitale et les grandes villes. Et d’aucun de poser la question de savoir quelle élection pourra-t-on organiser avec un processus souffrant d’une carence notoire.
Les critiques ont fait remarquer que dans les villages et les villes secondaires, tout se passe comme si les autorités n’avaient jamais entamé la correction des données. Pour eux, malgré ce problème, le ministre est déterminé à organiser les élections avec les données du RAVEC qui ont permis la mise en place des cartes NINA. Certains estiment que jamais le ministre de la Sécurité n’a travaillé jusqu’ici pour l’enrôlement des Maliens qui ne sont pas sur les données du RAVEC. De nombreux analystes louent les organisateurs du RAVEC qui ont fait un travail dont la qualité est loin d’être atteinte par l’actuel ministre de la Sécurité.
Soumaïla Diarra
Source: LE PAYS