Le grand marathon pour Koulouba 2018 est sans doute une équation à plusieurs inconnus pour tout citoyen et occupe le centre d’intérêt des grands débats. En dehors des grands partis politiques classiques RPM, Adéma/PASJ, URD, Fare-Anka wili, Codem, MPR, Yelema et le CNID dont certains seront sans nul doute en lice, il faut naturellement compter avec les mouvements et associations de jeunes et certains leaders de jeunes qui ne sont pas des moindres. Ces jeunes qui animent aujourd’hui la scène politique seront en droit de ravir la vedette ou tout au moins jouer le rôle d’éléments catalyseurs à la bataille de 2018. Cette bataille s’annonce rude et aucune formation seule n’est capable de l’emporter, ni le RPM en dépit de ses résultats honorables et flatteurs, ni l’Adéma malgré son rebondissement aux communales du 20 novembre 2016 au détriment de l’URD de Soumi champion.
Le Samedi 25 mars 2018, au pavillon des sports du Stade Modibo Kéita de Bamako, les abeilles ont décidé de choisir le candidat de l’Adema en leur sein. Le menu des débats s’articulait autour de la question de candidature du parti. C’est clair comme du kaolin aujourd’hui en l’état actuel des choses, l’Adéma aura son candidat. Le déroulé des assises du stade omnisports a révélé que les abeilles veulent arrêter de voltiger pour bien produire du miel profitable aux Maliens. Rappelons que c’est ce parti qui a dirigé le pays pendant 10 ans avant de laisser le pouvoir au général ATT.
Des progrès énormes ont été réalisés. Et depuis, la ruche est devenue un instrument de conquête de pouvoir au profit des autres comme ATT en 2007 et le RPM en 2013. Aujourd’hui, le dé est pipé. L’Adéma ne sera plus un instrument de conquête de pouvoir au profit des autres. Il est temps que les abeilles produisent du miel pour elles-mêmes. L’atmosphère du parti nous laisse entrevoir que la candidature de Dioncounda se dessine de plus en plus. Le président du parti, Tiémoko Sangaré est face à une épreuve difficile et très rude.
Les militants de l’Adéma sont bien décidés à en découdre avec n’importe quel parti. Plus question d’accompagner le candidat d’un autre parti, l’Adéma volera de ses propres ailes et conquerra la couronne en 2018. Les propos tenus par le président du mouvement de la jeunesse, Lazare Tembely, pendant la conférence nationale sont assez édifiants et révélateurs. Les précurseurs de l’Adéma ont-ils fondé le parti pour accompagner les autres … Soumaila en 2002, Dioncounda en 2012 et Dramane Dembélé en 2013 ont été choisis et tous ont été trahis par une frange importante du CE. De l’avis de beaucoup de militants du parti, le ver se trouve dans le CE. « C’est le CE qui est à la base de toutes les divisions, les querelles intestines qui nous font perdre », soulignent certains militants.
Aujourd’hui, la tâche paraît simple mais assez ardue et fastidieuse car, les militants souffrent de la gestion des affaires publiques et du mauvais traitement des cadres du parti par les camarades du RPM. C’est donc cette réalité tangible qui guide leur motivation.
La candidature du parti à la présidentielle de 2018 est aujourd’hui une réalité. Les actes posés çà et là sont d’un haut intérêt à ce sujet. Samedi Kalfa Sanogo a réuni ses partisans dans la capitale du Kénédougou pour acter sa candidature. L’évènement a été accueilli avec ferveur, mais le problème est que Kalfa n’étant pas membre du Comité Exécutif de l’Adema, il risquera de voir son rêve fondre au soleil comme un beurre.
Le drame pour l’Adéma est que le choix du candidat a toujours divisé. Cette fois-ci les cadres du parti veulent vraiment conquérir le pouvoir et l’exercer. Rappelons que l’Adéma unie a toujours remporté les élections. La preuve a été donnée à Yorosso, Baraouéli, Mopti aux législatives partielles et même aux communales.
Le choix du candidat reste la difficulté majeure. Qui de Dioncounda Traoré, Dramane Dembélé, Tiémoko Sangaré, de Kalfa Sanogo ou de Modibo Koné sera choisi ?
Aujourd’hui, il appartient au CE d’analyser froidement cette question et proposer un candidat capable de faire gagner l’Adéma. Le choix est apparemment simple mais la réalité est très difficile.
Le mathématicien de Nara, après sa transition de 2012-2013, aux dires de certaines sources proches du parti, estimait qu’il refuse de se porter candidat en 2018. L’ancien président qui est très réputé pour ses bonnes analyses, s’il désire se porter candidat de l’Adéma en 2018 aura sans doute à faire aux primaires avec le jeune Dramane Dembélé qui est la 46è personnalité du Comité exécutif. Il a réussi à remporter devant les barons comme Iba N’Diaye, Soumeylou Boubeye et autres, les primaires en 2013 à la grande stupéfaction de tous. Donc Dra n’est pas à négliger pour la bagarre de 2018.
Aujourd’hui, 2è vice-président du parti, Dramane, depuis son départ du gouvernement, ne cesse de multiplier les contacts en dehors du parti et même du pays. Homme de réseau, discret mais tenace et percutant, il est le plus redoutable des candidats devant Dioncounda Traoré qui doit tout faire pour le ménager en tant que son ancien étudiant à l’ENI afin d’éviter une cassure car, la force de frappe de l’ancien candidat de 2013 n’est plus à démontrer. Sa candidature jugée très normale par bien de jeunes du parti peut nuire à Dioncounda Traoré.
Il faut noter que Dra est l’un des acteurs sinon l’acteur principal de cette lutte pour la candidature de l’Adéma en 2018. La preuve, c’est que ses rapports avec le président national de la jeunesse et de la présidente des femmes, une bonne partie des ténors du SOS Adéma qui a été à visage découvert à l’avant-garde de ce combat, ne sont plus à démontrer.
Tiémoko Sangaré, après avoir été membre fondateur du Miria en 1994, est retourné en famille en 2004. Il a aujourd’hui les leviers du parti, mais son statut de ministre des Mines lui rendra l’épreuve compliquée. Il rencontrera des difficultés car, il est aux yeux des militants, celui qui voulait empêcher le parti de présenter un candidat et pis, son échec aux communales du 20 novembre 2016 prouvent à suffisance qu’il n’est pas fort dans son Bougouni natal (Il a perdu dans sa propre commune : Manankoro). Cette épreuve le met en mauvaise posture car, il a tout fait pour que le parti ne présente pas un candidat afin de prouver sa loyauté à l’actuel locataire de Koulouba. Cela ne sera malheureusement pas le cas.
Kalfa Sanogo, l’enfant chéri de Sikasso, après son départ de la CMDT, est allé prouver au peuple qu’il a de la suprématie en enlevant le siège du maire de Sikasso devant le RPM. Les évènements du week-end écoulé montrent à suffisance qu’il faut impérativement compter avec Kalfa Sanogo.
G.K.
La rédaction