Le Mémorial Modibo Keïta a abrité le vendredi 16 novembre dernier une conférence-débat qui visait à créer un cadre d’échange pour permettre aux jeunes de discuter non seulement des préjugés mais aussi du conflit entre dogons et peulhs qui mine la cohésion sociale et la stabilité du pays.
Organisée par ‘’Benbere’’ et mise en œuvre par Doniblog avec l’appui de l’ONG néerlandaise RNW et le Réseau Alliance Mondiale pour la participation citoyenne, cette conférence-débat est le couronnement de la campagne dénommée ‘’Speak’’ Nord, Centre et Sud. Elle a débuté depuis le mercredi 14 novembre par la publication d’articles portant sur les préjugés qui existent entre les communautés du nord, du centre et du sud du Mali. Pendant deux heures, plusieurs jeunes venus de divers horizons ont eu l’occasion d’exprimer leur ressenti par rapport à tel ou tel préjugé qu’ils subissent au quotidien.
Le responsable des finances, Amadou Konaré, dans son mot de bienvenue, a rappelé que la conférence-débat n’est pas une tribune pour porter des accusations. Elle est un cadre qui donne l’occasion de faire des témoignages, de proposer des solutions et de déconstruire les préjugés entre les communautés. « Cela dénote que nous devons discuter de manière respectueuse et conviviale. Il m’est important de rappeler que la campagne ‘’Speak’’ entre les communautés nord, centre et sud du Mali fait partie d’une campagne de sensibilisation mondiale pour aider à ce que tous et toutes, partout, aient une voix. Pendant 72 heures, des centaines d’évènements auront lieu à travers le monde pour faire tomber les barrières nous divisant et aider à établir des connexions et plus de compréhension », a-t-il expliqué.
Invité à cet évènement, le président du parti Yèlèma, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, a félicité les initiateurs d’avoir organisé ce cadre d’échange sur les préjugés. Pour Moussa Mara, les conflits intercommunautaires sont un problème de dysfonctionnement étatique. « Au Mali, nous sommes un pays divers, nous avons tous des préjugés les uns sur les autres mais, à mon avis, les préjugés étaient un facteur de cohésion. Ce qu’on constate aujourd’hui sur le registre des conflits intercommunautaires, c’est avant tout un problème de dysfonctionnement étatique. La solution pour moi ne peut être que politique, institutionnelle et étatique. Mais en attendant, la société elle-même doit poser des initiatives intéressantes », a commenté Moussa Mara.
La conférence-débat a enregistré la forte présence des membres des associations ‘’Ginna Dogon’’ et ‘’Tapila Pullaku’’ et celle du président de l’association Doniblog Abdoulaye Guindo et de ses membres.
Bintou Diarra
Source: lechallenger