Le Premier ministre Boubou CISSE a présidé, hier lundi 16 mars 2020, à la Primature, les travaux de la 10e session du Comité exécutif national de l’Agriculture (CENA). C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement et les techniciens du secteur du développement rural. Après la présentation faite par le ministre de l’Agriculture, suivie des débats, les participants ont validé le bilan consolidé et harmonisé du plan de campagne 2019 et les projections 2021-2022 en tenant compte des différents amendements et observations.
Le dernier mot reviendra au chef de l’État qui doit valider les prévisions du Plan de campagne lors du Conseil supérieur de l’Agriculture.
Au cours de cette session, les participants ont examiné l’état de mise en œuvre des recommandations de la 9e session du conseil supérieur de l’Agriculture, le plan de campagne agricole consolidé et harmonisé bilan 2019, la programmation 2020, les projections 2021-2022.
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre Boubou CISSE a rappelé que chaque année, en prélude à la tenue du Conseil supérieur de l’Agriculture, présidé par le Président de la République, les acteurs du secteur rural et les membres du gouvernement se retrouvent pour discuter les grandes préoccupations du monde rural. Selon lui, la tenue du CENA revêt une importance capitale en ce sens qu’elle rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la loi d’orientation agricole.
Il a remercié tous les acteurs impliqués dans l’exécution du plan de campagne, particulièrement les producteurs pour leur soutien et leur compréhension et les partenaires techniques et financiers pour leurs soutiens. Le chef du gouvernement a rappelé les quatre recommandations formulées lors de la dernière session du Conseil supérieur de l’Agriculture. Il s’agit de clarifier la situation des matériels agricoles en souffrances ; les dispositions à prendre pour rendre disponible l’engrais dans les zones de production avant le démarrage de la campagne 2019 ; la mettre en œuvre du plan de campagne 2019-2020 et les mesures d’accompagnement et les mesures à prendre afin de résoudre les difficultés liées à la gestion de la subvention des intrants par rapport au nouveau système mis en place.
Après la présentation et les débats, qui ont été faits loin des micros et caméras, le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, a confié à la presse que les participants ont apporté des recommandations au plan de campagne présenté.
Selon lui, il a été recommandé d’améliorer les performances malgré les rendements enregistrés à l’issue de la campagne agricole. Une autre recommandation, dit-il, a porté sur la gestion de la subvention que l’Etat met à la disposition des producteurs en termes d’engrais et d’équipements agricoles.
Le ministre de l’Agriculture a informé qu’il a été suggéré que désormais la gestion des subventions ressort dans le bilan pour donner plus de détails. Aussi, ajoute-t-il qu’il a été préconisé aux acteurs du monde rural de travailler afin que le secteur reprenne sa place dans la sous-région, voire en Afrique.
Il a informé que le Premier ministre a appelé les acteurs à faire en sorte que les productions servent à nourrir les populations et servent à générer des ressources en ce qui concerne les excédents céréaliers.
Pour sa part, madame le ministre de l’Élevage et de la pêche, KANE Rokia MAGUIRAGA, dira que dans la veine de la campagne qui s’annonce, son département travaillera dans le contexte de la loi d’orientation agricole, du CREED et aussi des engagements pris par le président de la République au profit du secteur du développement rural. Elle a rassuré que tout est mis en œuvre pour renforcer les acquis.
Soulignons que les productions céréalières attendues aux titres des campagnes agricoles 2020, 2021 et 2022 sont respectivement de : 11 093 093 tonnes ; 11 594 410 tonnes ; 12 248 172 tonnes. Le taux d’accroissement annuel moyen des superficies tourne autour de 2 %. Cela dénote l’intensification des différentes filières et la mise en œuvre des mesures de sauvegarde de l’environnement. Pour cette campagne, 355 176 tonnes d’engrais seront utilisées, pour un coût évalué à 121 513 303 FCFA.
Le coût global du plan de campagne agricole 2020 se chiffre à 436 874 037 000 FCFA contre 299 166 258 393 FCFA pour la campagne 2019. Ce budget est reparti comme suit : contribution de l’État : 204 361 557 000 FCFA, soit 46,78 % ; contribution des producteurs : 116 152 480 000 FCFA, soit 26,59 % ; contribution des PTF : 116 360 000 000, soit 26,63 %. Le montant de la subvention des intrants agricoles est évalué à 38 591 515 000 FCFA contre 23 944 605 000 FCFA en 2019, soit une hausse d’environ 63,21 %.
Pour la prochaine campagne agricole, si les prévisions de production sont réalisées, il est attendu 11 093 093 tonnes de céréales avec un excédent céréalier apparent de 4 321 339 tonnes ; 793 000 tonnes de coton graine ; 10 010 tonnes de lait collecté ; 88 586 tonnes de viande rouge ; 6 692 606 poulets de chair ; 102 764 tonnes de poissons frais ; 10 000 vaches inséminées…
En attendant, ces prévisions doivent être validées par le Président de la République lors du conseil supérieur de l’Agriculture qui se tiendra dans tout prochain jour.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin