Bamako le 17 mai 2018
N°32-005CCFOP-C
Le Chef de File A
Monsieur le Premier ministre
Chef du Gouvernement Bamako
Monsieur le Premier ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur ce qui suit:
Lors de votre visite aux bureaux du Chef de file de l’opposition, en janvier dernier, nous avions convenu qu’au regard des délais très courts, tous les acteurs, notamment l’opposition et la majorité, seraient associés aux préparatifs de l’élection présidentielle.
La mise en place, en février 2018, du comité d’experts chargé de la relecture de loi électorale, était un pas dans la bonne direction.
Ce comité paritaire a préparé, en février 2018, de manière consensuelle la modification de la loi électorale 2016-048 du 17 octobre 2016 qui a abouti à la loi 2018-014 du 23 avril 2018.
A l’issue de ce processus, le Ministre de l’Administration territoriale avait promis que les partis politiques à travers le comité d’experts seraient totalement impliqués dans toutes les séquences de préparation des élections notamment dans l’élaboration des modèles de documents électoraux tels les cartes d’électeur, les procès-verbaux, les bulletins de vote, les procurations etc. …
Depuis le 2 mars 2018, aucun contact n’a plus eu lieu entre le Ministère de l’administration territoriale et l’opposition ni à travers le cadre de concertation ni à travers le comité d’experts. C’est avec surprise que nous découvrons sur les réseaux sociaux et dans la presse, les décisions 2018-000074 ,2018-000075 ,2018-000076 du 10 mai 2018 du Ministre de l’Administration territoriale fixant unilatéralement modèle des cartes d’électeurs, du procès-verbal et de la procuration ; ceci n’est pas acceptable d’autant plus que ces modèles sont imparfaits à notre avis et demandent à être améliorés.
En outre nous vous signalons que les préfets, en violation flagrante de l’article 82 de la loi 2018-014 du 23 avril 2018, ont décidé du nombre de bureaux de vote, du nombre d’électeurs par bureau de vote, de l’emplacement et du ressort des bureaux de vote sans consultation des partis politiques de la circonscription.
Nous n’acceptons pas ces actes unilatéraux et illégaux.
Enfin il nous revient que le marché de confection des bulletins de vote est sur le point d’être attribué à l’imprimerie ARCPS-sarl dirigée par un haut cadre du Rassemblement pour le Mali (RPM), parti présidentiel.
Il est évident que l’opposition ne saurait souscrire à une telle manoeuvre qui relève d’une volonté délibérée de fraude et de manipulation des résultats de l’élection présidentielle que nous n’accepterons sous aucun prétexte.
Nous réitérons notre proposition consistant à réunir de toute urgence les acteurs du processus électoral pour discuter des difficultés et obstacles qui jonchent le chemin vers des élections crédibles et acceptables, et prendre de façon consensuelle les décisions relatives aux dernières étapes du scrutin présidentiel.
Le refus des concertations, maintes fois réclamées, jettera définitivement un doute sur la volonté politique du gouvernement de tenir une élection présidentielle crédible.
Je vous d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’assurance de ma haute considération
Ampliations :
-Présidence de la République
-Ministère de l’Administration Territoriale
-MINUSMA -Union Africaine
-CEDEAO
-Tous Partenaires techniques et Financiers.
Le Chef de File
Soumaila Cissé Grand Officier de l’Ordre National
Source: Le Républicain