Hier, mercredi 23 mai 2018, le guide spirituel des Ançars, Cheick Ousmane Chérif Madani Haïdara, président du Groupement des leaders religieux a rencontré l’opposition démocratique et républicaine au cabinet du chef de file de l’opposition malienne sis au quartier Badalabougou de Bamako. L’objectif de cette rencontre était de remette au chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, les résolutions des journées nationales de mobilisation d’urgence des leaders religieux et des chefs coutumiers tenues à Bamako les 13 et 14 mai 2018 avec comme thème central : « Défendre notre humanité, notre foi et notre vivre ensemble ». N’étant pas politique certes, Ousmane Cherif Madani Haïdara a saisi l’occasion pour mettre l’accent sur l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Selon lui, tout doit être mis en œuvre pour la bonne tenue des élections, pour la transparence et la crédibilité du scrutin afin d’éviter une crise postélectorale.
Plusieurs ténors de l’opposition ont pris part à cette rencontre dont le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) Tiébilé Dramé, le président du FCD, Djibril Tangara, le président du PSP, Oumar Hammadoun Dicko, le président de l’Adp-Maliba, l’honorable Amadou Thiam , des leaders religieux et coutumiers, et bien d’autres opposants.
Prenant la parole en langue Bambara, le guide spirituel des Ançars, Cheick Ousmane Chérif Madani Haïdara, président du Groupement des leaders religieux a mis l’accent sur les journées nationales de mobilisation d’urgence des leaders religieux et des chefs coutumiers tenues à Bamako les 13 et 14 mai 2018 avec comme thème central : « Défendre notre humanité, notre foi er notre vivre ensemble ». Selon lui, l’objectif global de ces journées était d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les leaders religieux et les chefs coutumiers, dans un cadre d’échanges, sur leur rôle et implication dans la consolidation de la paix, la réconciliation, la sécurité et la stabilité au Mali.
Au terme des travaux des Journées, dit-il, les participants recommandent aux autorités politiques et administratives de travailler au retour dans les brefs délais de l’administration dans les zones où elle est absente ; de veiller au principe intangible de l’égalité et de la laïcité ; de valoriser les légitimités traditionnelles et religieuses à travers un statut légal ; de donner de l’emploi aux jeunes afin de réduire le chômage ; d’organiser des séances de formations publiques sur l’Accord et le point de sa mise en œuvre sur toute l’étendue du territoire ; d’organiser un cadre d’échange entre les Leaders religieux, Chefs coutumiers et la classe politique avant les élections 2018 ; de réorienter l’éducation et revoir le système éducatif au Mali ; d’accroître et intensifier la lutte contre le narcotrafic et la consommation des stupéfiants ; que l’Etat et les légitimités s’assument dans la gestion des crises etc. Par ailleurs, il a mis l’accent sur les élections du 29 juillet 2018.
« Le Mali appartient à nous tous. A l’approche des élections, il est normal pour nous de parler avec la majorité et l’opposition. Nous ne sommes pas certes des politiques mais d’ici les élections, tout doit être mis en œuvre pour la bonne tenue des élections, pour la transparence et la crédibilité du scrutin afin d’éviter une crise postélectorale. Nous prions Dieu pour que le Mali soit dirigé par celui qui amènera la paix et la quiétude dans le pays », a-t-il dit. Il a félicité l’opposition pour ses actes de sagesse. A ses dires, Soumaïla Cissé respecte les musulmans et la religion musulmane. Après avoir fait la restitution de leurs travaux, le guide spirituel des Ançars, Cheick Ousmane Chérif Madani Haïdara, président du Groupement des leaders religieux, a symboliquement remis une copie de la Résolution au chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé.
Soumaïla Cissé : « Nous ne souhaitons pas qu’il y ait une crise postélectorale»
De son coté, le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable, Soumaïla Cissé a félicité le leader religieux, Ousmane Cherif Madani Haïdara pour sa démarche et ses bonnes initiatives envers le Mali. « Pour trouver une solution au conflit intercommunautaire entre les peulhs et les dogons, nous avons parlé avec les associations Ginna Dogon et de Tabital Pulaaku. Le conflit ethnique n’est pas bon pour le pays. Nous avons même sollicité une audience, un dialogue avec le président de la République pour qu’on puisse trouver une solution à ce conflit intercommunautaire. Nous attendons la réponse suivant la disponibilité du chef de l’Etat. Je ne doute pas qu’il va nous recevoir et qu’on va pouvoir en parler. La situation au centre du pays est très grave. La guerre ethnique amène à la guerre civile, notre pays n’a pas besoin de ça. Nous sommes déjà en crise, nous ne souhaitons pas qu’il y ait une deuxième crise et nous ne souhaitons pas qu’il y ait une crise postélectorale, pour qu’il n’y ait pas de crise postélectorale, il faut anticiper sur les difficultés, c’est pour cela que nous avions nous-mêmes demandé à la communauté internationale de nous aider à la certification de ces élections pour que nous soyons tous rassurés sur le bien fondé des résultats», a-t-il dit. Avant de souhaiter à ce que les élections se tiennent dans la paix et dans la transparence. Cette rencontre a pris fin par les bénédictions des leaders religieux.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain