Dans une lettre adressée au président du CE le 22 mai dernier, la 5ème vice-présidente du parti des Abeilles, Mme Konté Fatoumata Doumbia a fait part de la suspension de sa participation aux réunions du CE. Cela est intervenue suite à la 3ème conférence nationale extraordinaire tenue le weekend lors de laquelle le CE a décidé de soutenir le président IBK à la présidentielle à venir.
Dans sa lettre, Mme Konté n’a pas hésité à dénoncer l’atmosphère dans laquelle s’est déroulée la conférence nationale extraordinaire de l’Adema du 19 Mai qui, selon elle, l’a convaincue que le comité exécutif (CE) s’est définitivement disqualifié. A l’en croire, le CE a encore échoué dans sa mission de préparation, de formulation en amont des décisions du parti.
La plaignante a rappelé au président Tiemoko Sangaré des faits inoubliables dans la vie du parti. « Le dernier mardi avant la tenue de notre 5e congrès, des camarades se sont retrouvés dans le bureau d’un ministre pour voir comment barrer la route à Mme Konte et d’autres afin de donner « un signal fort au pouvoir », rappelle –t- elle. Et elle ajoute qu’au même moment Mme Konte était en train de réfléchir avec d’autres camarades pour que vous soyez élu Président du parti pour des raisons de cohésion, d’unité et surtout de justice et de solidarité avec l’absence du Président et le départ des 1ers et 2e vice-présidents.
Elle a aussi rappelé le fait que la motion spéciale de félicitations qui devait être adressée au Président IBK sur sa proposition, au nom des femmes pour l’adoption de la loi sur le quota soit sciemment et savamment ignorée dans les résolutions et recommandations de la conférence Nationale du parti de 2016 ténue dans la salle de sports de basket-ball au stade Modibo Keita…
A ses dires, elle et ses proches sont aujourd’hui victimes d’injustice, de méchanceté et même de harcèlements. « Camarade Président
La méchanceté gratuite, les hostilités souvent basées sur des conflits de compétences et d’intérêts. Je les vis toujours », a-t-elle laissé entendre. Elle va loin en ajoutant : « Mais les insultes, le manque de respect, je ne suis plus prête à les subir surtout quand elles proviennent des cadets qui en réalité ne partagent aucune valeur de notre parti ».
Parlant de la conférence extraordinaire du 19 Mai, la 5ème vice-présidente a déploré que le ministre Tiemoko Sangaré, président du parti ait très mal managé. Selon elle, le jeu démocratique n’a pas été respecté.
A l’entendre, la conférence devait suivre les démarches qui sont entre autres : passer au vote qui de toute façon aurait assuré une majorité avec la main levée de tous ces délégués supposés achetés ; donner la parole à Dramane Dembelé ; faire une adresse à l’endroit de la minorité et à Dramane Dembele pour le respect du fait majoritaire. Mais toutes ces démarches ont été mises de côté par le prof Tiemoko Sangaré pour des motifs que le tout monde connait.
Pour l’élue communale en commune I du district de Bamako, l’engagement du parti à soutenir IBK dès le premier tour a été obtenu au forceps, au mépris de la minorité c’est-à-dire de l’expression plurielle pour laquelle ils se sont battus jusque-là. En plus, selon elle, il a été fortement entaché par l’intimidation, le trafic d’influence, l’achat de conscience, la manipulation. « Moi je ne serai jamais d’accord avec cette façon de faire qui n’honore aucunement notre parti », a-t-elle dit à qui veut l’entendre. Elle a, enfin, invité le président IBK à renoncer à ce soutien de l’Adema. « Et c’est bien dommage que IBK se contente d’un tel résultat. J’aurai vivement souhaité qu’il renonce à ce plat indigeste que je voyais venir », a-t-elle sollicité.
Donc à partir du 22 mai, Mme Konté Fatoumata Doumbia ne participera pas aux réunions du CE de l’Adema jusqu’à nouvel ordre pour des raisons précitées.
A suivre …
Boureima Guindo
Source: Le Pays