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Burkina Faso : les réfugiés maliens craignent d’être stigmatisés

Les réfugiés maliens vivant au Burkina Faso reçoivent des menaces de la part de population qui appelle à leur départ du Burkina Faso. En cause, la recrudescence des attaques terroristes dans le nord du pays.

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Ces derniers temps au Burkina Faso, des anonymes sur les réseaux sociaux comme facebook et whatsApp, appellent au départ des réfugiés maliens du territoire installant la peur chez ces exilés. Un de ces tracts sur le net lancé par des internautes, appelle les populations de Djibo dans la province du Soum à chasser ces Maliens vu comme la cause des nombreuses attaques qui agitent le pays : « À toute la populations de Djibo, levez-vous comme un seul homme pour chasser les réfugiés touaregs qui sont dans les environs de Djibo. Qu’ils retournent d’où ils viennent. C’est la guerre du Mali qui a fait que les autorités les ont accueilli et pourtant ce sont les mêmes qui sont entrain de faire du mal dans la région du Sahel. Top départ pour déloger les Touaregs ! Le vendredi 10 Mars à 10h rassemblement devant le bureau de la douane à Djibo ».

Les autorités ont été saisies par plusieurs réfugiés pour dénoncer ces publications. Selon nos informations, les autorités auraient affirmé ne pas être au courant et conseillé à ces réfugiés maliens de ne pas s’inquiéter. « Nous avons deux sites de réfugiés officiels ici au Burkina tous situés dans la région du Sahel. Le site de Mentao dans la province du Soum et celui de Goudebou dans la province du Seno. Ces sites totalisent une population de près de 20 000 réfugiés. À côté de ces deux camps nous avons les « hors camps » qui sont près de 10 000 personnes éparpillés au nord du Burkina », explique ce responsable humanitaire chargé des réfugiés maliens vivant au Burkina Faso qui requiert l’anonymat, il ajoute que « depuis le début des frappes terroristes, les réfugiés sont mal vus par tous, qui les prennent pour d’éventuels complices des djihadistes ».

Au nord du Burkina, les mouvements sont limités, les contrôles et les mises en garde se multiplient. Un climat de méfiance s’instaure. Les populations locales doutent de la bonne foi des réfugiés malgré les sensibilisations et du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et du gouvernement à travers les leaders locaux. C’est avec les événements récents de Nassoumbou et la découverte du groupe du prêcheur Malam Ibrahim Dicko, un Burkinabé lié aux membres d’Ansar Eddine que la tension à l’égard des réfugiés a baissé légèrement. Même si ce djihadiste à fait quelques démonstrations de force et des règlements de comptes, il ne manque pas de propagandistes très proches de lui qui font diversion en attirant l’opinion nationale, à travers des communiqués et des vindictes anti-réfugiés. Une attitude que tout le monde n’a pas encore compris. Une dirigeante des femmes réfugiées confie également que  » Les réfugiés des camps sont sécurisés par des unités de police et de gendarmerie qui exerce beaucoup de pression sur les réfugiés. De tel manière qu’elles suscitent plus de crainte que d’assurance » déclare-t-elle.

En 2012, plus deux cent mille réfugiés maliens ont quitté le Nord Mali vers les pays limitrophes comme la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger pour fuir la guerre qui faisait rage dans la partie septentrionale du pays. La situation actuelle au Mali ne permet toujours pas à ces réfugiés maliens à rentrer dans leur pays.

 

Source: journaldumali

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