En annonçant, mardi, la tenue d’un référendum qui doit rendre possible la candidature à l’élection présidentielle de 2015 du chef de l’Etat Blaise Compaoré, le gouvernement burkinabè a mis fin à un long suspense.
La Constitution en voie d’être modifiée…
En effet, le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, avait évoqué pour la première fois, en décembre, la tenue d’une consultation populaire au sujet de l’article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et l’empêche de se présenter au scrutin de novembre 2015. Ce qui avait fini d’installer un climat de tension dans le pays, avec une opposition qui a voulu empêcher au Président de se tailler une Constitution sur mesure, pour espérer rester davantage au pouvoir. En vain.
Le vote en conseil des ministres de ce projet de loi a été fait ce mardi, et le dossier déposé ce même jour au bureau de l’Assemblée nationale, « en vue de la convocation au référendum », indique Jérôme Bougouma, le ministre de l’administration territoriale et de la sécurité, qui a annoncé la décision du Conseil des ministres. Ce vote va permettre au chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir.
… L’opposition descend dans la rue
Après l’annonce par le gouvernement burkinabè d’un référendum, qui doit rendre possible la candidature à l’élection de 2015 du Président Blaise Compaoré, des manifestations ont eu lieu, la nuit de mardi à mercredi, à Ouagadougou. Des gens supposés de l’opposition ont barré le trafic routier, d’environ 21h00 à 03h40, sur la nationale 1, la principale route du Burkina Faso, qui relie Ouagadougou à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays et porte vers la Côte d’Ivoire et le Mali voisins, relève l’AFP, qui précise que c’est un peu vers 03h40 que la police a débloqué l’axe dans le calme.
Après l’adoption du conseil des ministre de ce mardi, l’Assemblée nationale devra voter, sans difficulté aucune, le projet de loi portant modification de la Constitution à la majorité simple (64 voix sur 127). D’autant que le parti du Président Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dispose à lui seul de 70 sièges.
Blaise Compaoré, 63 ans, est arrivé au pouvoir en 1987, après avoir renversé son ex-compagnon d’armes Thomas Sankara, qui a été tué lors du putsch. Après deux septennats (1992-1998 et 1998-2005), il devait renoncer au pouvoir, compte tenu de la Constitution qui, dans son article 37, interdit plus de deux mandats présidentiels. Sauf qu’il semble s’accrocher au pouvoir.