Des incidents ont éclaté mercredi soir lors des négociations devant aboutir à une transition démocratique au Burkina Faso, menées par trois chefs d’Etat ouest-africains après la chute du président Blaise Compaoré le 31 octobre.
Alors que tous les acteurs devaient se réunir pour une séance plénière pour tenter de dégager un consensus dans l’hôtel de Ouagadougou abritant les discussions, les représentants de la société civile ont quitté la salle, demandant l’exclusion des membres de l’ex-majorité du président déchu.
“On ne veut pas de la présence de la majorité!”, ont crié les représentants de la société civile.
Des membres de l’opposition leur ont emboîté le pas.
Les esprits s’échauffant, le service d’ordre a dû intervenir.
“Nous n’avons pas encore enterré nos morts et voilà qu’on remet en selle des gens qui étaient arrogants et qui narguaient le peuple”, a lancé Luc Marius Ibriga, porte-parole de la société civile, refusant de “s?asseoir à la même table” que les responsables de l’ex-majorité.
“Ces gens (…) devraient être jugés pour la mort de nos camarades, au lieu de venir à la table de négociation” a accusé Mathias Tankoano, responsable d’une ONG de défense des droits de l’Homme.
“Nous ne voulons pas discuter avec la majorité. Ce sont eux qui représentent Blaise Compaoré”, a déclaré Rose-Marie Compaoré, présidente du groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement, le principal parti d’opposition, dirigé par Zéphirin Diabré.
Les contestataires ont finalement accepté de revenir dans la salle, mais ce sont alors les membres de l’ex-majorité qui ont refusé de siéger.
La séance plénière n’avait toujours pas commencé mercredi vers 20 heures (heure locale et GMT).
Blaise Compaoré a été chassé par une insurrection populaire le 31 octobre après 27 ans de règne.
L’armée s’est portée au pouvoir, mais le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a accepté l’idée de passer le flambeau aux civils dans les “15 jours”.
Le président ghanéen John Dramani Mahama et ses homologues sénégalais, Macky Sall, et nigérian, Goodluck Jonathan conduisent les négociations en vue d’une transition démocratique.
AFP
Source: AFP