Entre un parlementaire déchu qui se rend à la sauvette, à La Valette, à une rencontre de parlementaire, passible d’usurpation de titre et de qualité, une Transition surprise par la pirouette syndicale spectaculaire en termes de revendications en tir groupé, après l’accolade, l’embrassade, et la papouille entre le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) et les partenaires sociaux, et la création de l’Association des enseignants volontaires qui se croit en position et en situation de croquer ses créateurs, sont les ingrédients d’un cocktail Malitov qui peut péter à tout moment. Voici votre BETISIER du jour.
Syndicats : le cocktail Malitov
Ce qui devait arriver arriva. Un fouille-merde balance sur sa page Facebook : ‘’création de l’association des enseignants volontaires. En attendant les revendications’’. Les épreuves rédhibitoires imposées aux enseignants au sujet de l’application de l’article 39 de la loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spécialisée qui stipule : ‘’ ‘’toute majoration des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant’’, n’en finissent donc pas de faire des vagues.
On se rappelle, par une lettre N°00724/MEF-SG en date du 19 février 2020, le Ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou CISSE instruit au Directeur National du Trésor et de la Comptabilité Publique de faire des prélèvements sur le salaire des enseignants grévistes conformément à la loi N°87-47/AN-RM du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève. Le ministre de l’Économie et des finances, par ailleurs Premier ministre, n’a fait qu’appliquer la loi. Sauf qu’en fait d’application de la loi, le Chef du gouvernement, dans son bras de fer avec les enseignants, pouvait se voir reprocher son empressement à appliquer la loi quand ça l’arrange (contre ces derniers) et son refus à l’appliquer quand ça le dérange (en faveur des enseignants).
Emporté par son élan de faire sentir son autorité, en dépit de l’implication des partenaires dits de l’école, aucune solution de sortie de crise ne se dessinait.
Pis, la sortie du Premier ministre, le dimanche 19 Janvier 2019, lors de l’atelier de validation des grandes orientations politiques sur la mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNI (« si dans deux semaines les enseignants ne retournent pas en classe, nous allons procéder à un recrutement exceptionnel sur la base des 15.000 enseignants chômeurs déjà formés par nos IFM »), met ensemence un monstre qui, aujourd’hui, se croit en position et en situation de croquer ses créateurs. À la solde de celui qui les a recruté et sans solde depuis le limogeage de ce dernier, le cocktail explosif est réuni pour revendiquer, d’abord les impayés de salaires, ensuite l’intégration définitive, l’appétit venant en mangeant. Mais surtout, en raison d’une révélation faite par l’ancien PM, après que les volontaires de l’éducation lui ont remis une attestation de reconnaissance. Voici ce que dit leur représentant dans son compte-rendu : ‘’Il (NDLR : l’ancien Premier ministre Boubou CISSE) l’a dit sans cacher que l’idée était de nous intégrer après les 6 mois, en avouant toutes nos difficultés sur le terrain. Nous étions surpris d’attendre tout ça de sa bouche’’.
Mais, ce n’est pas tout. Il tient à protéger ses protégés jusqu’au bout : ‘’Il nous a demandé à propos du contrat, nous lui avons dit que le contrat a pris fin et ce n’est pas renouvelé. Il était étonné de cela, mais en nous rassurant lui-même qu’il va plaider notre cause et a aussi dit de mener des actions pour se faire sentir. Le dernier mot très marquant à nous a été qu’il est à tout moment à notre côté si nous avons besoin des conseils. Il a dit beaucoup d’autres détails sur l’avenir du contrat, mais pas facile de tout écrire. Effectivement les enseignants volontaires vont se faire sentir et la création d’une association n’est que la première étape.
Ironie de toute cette comédie dantesque, l’article 39 de la loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spécialisée, sera bel et bien appliqué. Tout ça pour ça ?
Source : INFO-MATIN