Le corps retrouvé dans le parc national de la Pendjari, au Bénin, où deux touristes français ont disparu depuis mercredi, est bien celui de leur guide, a annoncé dimanche à l’AFP une source proche du gouvernement béninois, renforçant les craintes d’un enlèvement dans ce pays jusque-là épargné par l’insécurité grandissante en Afrique de l’Ouest.
« Le corps du guide a pu être formellement identifié » bien qu’il soit « très abîmé » et « défiguré », a ajouté cette source, précisant qu’une grande incertitude régnait toujours quant au sort des deux touristes français, « deux enseignants venus passer une dizaine de jours en vacances au Bénin ».
« La thèse d’un enlèvement se précise » pour les deux touristes français, avait auparavant confié à l’AFP une source sécuritaire de la région.
«Probablement déjà très loin»
La source proche du gouvernement béninois a confirmé que leur véhicule avait été retrouvé dans l’est du Burkina Faso sans aucune trace des deux touristes. « Ils ont peut-être déjà passé la frontière avec le Mali », base arrière de nombreux groupes djihadistes, a affirmé cette source.
Ils ont disparu mercredi soir et « sont probablement déjà très loin », a confié une source sécuritaire à Cotonou.
Les enseignants arrivés au Bénin il y a une dizaine de jours, avaient visité plusieurs sites au sud du pays, dont Abomey et Ouidah, et devaient s’envoler dimanche soir pour Paris, selon la source gouvernementale : le parc de « la Pendjari était le bonus de leur séjour ».
La Pendjari, un parc de 4700 km2 est l’un des trois parcs s’étendant sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, et l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest.
Mais sa situation géographique, limitrophe avec le Burkina Faso était une menace constante, qui est désormais réelle : le pays voisin, est confronté à une dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis trois ans, avec une accélération alarmante ces derniers mois.
Le Bénin était considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, une région mouvementée, où opèrent de nombreux groupes djihadistes liés à al-Qaïda et au groupe État islamique, mais les parcs sont des zones très difficiles à surveiller, malgré un fort renforcement des équipes de surveillances, entraînées militairement depuis qu’African Park a repris la gestion de la Pendjari.
« Il vous arrive de rencontrer des gens à pied dans le parc, mais vous ne savez pas où ils vont ni d’où ils viennent », explique à l’AFP Robert Oké, un guide du parc.
La zone avait récemment été placée comme zone « formellement déconseillée » par le Quai d’Orsay, « compte tenu de la présence de groupes armés terroristes et du risque d’enlèvement ».
Source: ledevoir