Les Portugais, en visite au Parc ce mercredi, veulent disputer la finale de la C1 dans leur stade.
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Le visage fermé, l’air passablement irrité, le président du Benfica Lisbonne est descendu dans les vestiaires de l’Estadio da Luz samedi, à peine donné le coup de sifflet final du nul concédé lors du derby face au promu Belenenses (1-1). Un faux pas inattendu à domicile qui porte à sept le nombre de points perdus en seulement six journées de championnat au Portugal et confirme le début de saison raté des finalistes de la dernière Ligue Europa. «Il faut vous donner à fond», a lancé le dirigeant benfiquiste. À quelques jours du déplacement à Paris, Luis Filipe Vieira a tenu à mobiliser ses troupes. Benfica est un club taillé pour gagner. Et face à l’investissement réalisé cette année (30 M€ en transferts et le maintien de toutes les stars de l’effectif), l’exigence est d’autant plus grande.
La pression sur Jesus
«La finale de la Ligue des champions se dispute chez nous. Après notre belle campagne en Ligue Europa, nous avons réalisé un gros effort pour garder nos meilleurs joueurs», a annoncé le leader benfiquiste. «Nous aurions pu encaisser 125 ou 130 M€ avec la vente de deux ou trois joueurs cet été», reconnaissait-il la semaine passée à la télévision portugaise, affirmant que l’endettement du club (près de 400 M€ de passif) était un mal nécessaire pour offrir «à notre entraîneur les meilleures conditions pour remporter toutes les compétitions». Toutes, y compris la plus prestigieuses, donc.
De quoi mettre la pression sur Jorge Jesus, dont le contrat a été prolongé par son président contre l’avis général. Le coach du Benfica entame sa cinquième saison à la tête des Encarnados. Une anomalie dans un club qui avait épuisé seize entraîneurs en dix-huit saisons. Si le président Vieira souhaite en faire le sir Alex Ferguson portugais, les supporteurs le comparent plus volontiers à Arsène Wenger ; un entraîneur soutenu par sa direction, malgré des résultats décevants. L’analogie n’est pas volée. Comme l’Alsacien, Jesus est un véritable formateur et dénicheur de talents. Depuis son arrivée à Lisbonne en 2009, les Encarnados ont engrangé plus de 200 M€ sur le marché des transferts (22 M€ pour Ramires, 35 M€ pour Di Maria, 40 M€ pour Witsel…). Comme l’Alsacien, Jesus est adepte d’un football offensif. Et comme l’Alsacien, Jesus n’a plus remporté de titre majeur depuis longtemps.
Traumatisé par la fin de saison tragique du dernier exercice (trois titres perdus en moins de trois semaines), le fantasque coach a revu sa copie. La formation électrique et offensive de ces dernières saisons a laissé place à une équipe plus posée et calculatrice. L’apport du milieu Fejsa, venu renforcer encore le contingent serbe du club lisboète (cinq recrues cet été), a offert à Jesus une meilleure assise défensive. Associé à son compatriote Matic, révélation du championnat la saison dernière, l’ancien joueur de l’Olympiakos est le symbole de ce nouveau Benfica, plus compact mais également moins créatif. Face au Paris SG, l’animation offensive sera confiée à Nicolas Gaitan, de retour à la compétition après un mois d’absence et buteur lors du dernier déplacement du Benfica au Parc des Princes (1-1). C’était au printemps 2011 en huitièmes de finale de la Ligue Europa. Peu de temps avant l’arrivée des Qataris à Paris.