Après une année 2019 exceptionnelle, la Neversoise Mamignan Touré (25 ans) est sur orbite pour relever un nouveau défi la saison prochaine. En effet, elle vient de signer au Royal Castors Braine, le champion de Belgique, avec la ferme volonté de s’imposer dans un championnat étranger.
En course pour une qualification en play-off de la Ligue féminine et pour les demi-finales de l’Eurocup, l’arrière formée à l’EBFN (Entente Basket Fourchambault Nevers) dans ses premières années, tournait à 9,4 points par match en championnat et 10,9 en Coupe d’Europe avant l’arrêt de la saison. De quoi éveiller l’attention d’un club qui s’attache en même temps les services de l’une des meilleures joueuses de 3×3.
« Migna », qui visait une médaille olympique cet été avec l’équipe de France 3×3, s’est en effet imposée en 2019 comme l’une des meilleures au monde dans cette discipline en plein développement : championne d’Europe en inscrivant le panier de la victoire en prolongation lors de la finale contre l’Espagne, troisième des championnats du monde en étant élue dans l’équipe du tournoi, puis « MVP » des Women’s Series, sorte de circuit mondial remporté par la France.
Autant dire que son projet, en plus des études de Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) qu’elle a terminées, est double, entre un club ambitieux à cinq et la sélection à trois. Confinée à Mont-de-Marsan, où elle jouait cette année, elle attend de pouvoir repasser par Nevers. « C’est important de voir la famille… », avoue-t-elle. Et d’ajouter, « J’occupe mes journées avec beaucoup d’exercice. Je fais du yoga, des activités que je n’ai pas l’habitude de faire. Le préparateur physique peut nous conseiller, mais nous sommes professionnelles, nous savons ce que nous devons faire. Nous pensions toutes que le championnat reprendrait, donc nous sommes restées sur place. C’est une situation inédite et frustrante. Le basket me manque ».
Par rapport à son nouveau contrat, elle ne cache pas son envie de découvrir un championnat étranger. « Le dé confinement rend les choses plus compliquées, le marché est plus lent. Tout est plus compliqué, pour les dirigeants, les agents, les joueurs ». Même si, reconnaît-elle, « comme j’aime bien le soleil, j’aurais aussi bien aimé découvrir l’Espagne ou l’Italie, qui sont des championnats attractifs et pas loin de la France. Mais, dans ce contexte, c’est forcément plus compliqué ».
Le report des Jeux Olympiques est aussi un coup dur à encaisser. « Le report du tournoi de qualification, en mars, puis des JO, est très frustrant. Dans l’équipe, on l’a presque pris comme une claque car ce sont des échéances qu’on prépare depuis plusieurs années. Mais cela n’enlève rien à ma détermination. En plus, l’équipe de France a une réelle chance de médaille », indique-t-elle.
Sa déception est d’autant légitime, « en tant qu’athlète, les JO, c’est le but ultime. C’est une superbe compétition, un rêve, mais aussi un objectif. Nous avons une chance d’obtenir une médaille, c’est aussi pour ça que nous sommes très motivées ».
Née le 19 décembre 1994 à Nevers (France), Mamignan est la fille de l’ancienne gloire du basket féminin malien, Néné Guissé (reconvertie dans la danse africaine qu’elle enseigne à Nevers) qui est l’un des fondateurs de l’Association Sabouniuma qui mène des activités humanitaires au Mali depuis plusieurs années.
Sur ses 1,83 m, Migna est un arrière qui a un excellent palmarès pour son jeune âge. Elle est notamment passée par des clubs comme EBFN (2001-2007), Clermont (2007-2009), Centre fédéral (2009-2012), Arras (LFB, 2012-2014), Léon Trégor (LF2, 2014-2015), Lyon (LFB, 2015-2016), Nice (LFB, 2016-2018), Basket Landes (LFB, 2018-2020). Elle va bientôt poser ses baskets sur les parquets belges pour la saison 2020-2021).
Avec les Équipes de France (5×5), elle a été championne d’Europe U20 2014, 2e des mondiaux U19 2013, championne d’Europe U18 2012, 2e de l’Euro juniors 2011 et 3e de l’Euro cadettes 2010.
Avec l’Équipe de France de 3×3, Migna a été championne d’Europe 2019, 3e des championnats du monde 2019, vainqueur et MVP des Women’s Series.
Alphaly