L’Etat malien aurait-t-il arnaqué le groupe Orabank ? Les juges continuent la saignée.

Le mardi dernier, Orabank Mali a été fermée presque toute la journée, sur décision judiciaire.

En 2003, l’Uémoa a décidé de lancer le Projet de la Banque régionale de solidarité. En 2005, le réseau des  »Banques régionales de solidarité » existait au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Les BRS avaient pour missions de financer les jeunes, les femmes, les ruraux et les promoteurs de petites entreprises ; de permettre l’accès au crédit aux populations qui sont exclues du système bancaire traditionnel.

Mais, vite, la gestion a été décriée, ce qui a amené l’Uémoa à vendre. C’est ainsi que Orabank en est devenue l’actionnaire majoritaire.

A la BRS-Mali, la privatisation a gardé la gouvernance. Le Nigérien, Younoussi Abdoul a été nommé DG, mais il a gardé à leurs postes les Maliens trouvés sur place.  C’est ainsi que Tidaine Diarra, qui était devenu directeur intérimaire après le départ de Alfa Bocar  Nafo au gouvernement de la transition, a été gardé comme directeur de la Clientèle et tous les autres sont restés à leurs postes.

Mais, vite, le repreneur découvrira dans les livres des crédits compromis, « un trou de 13 milliards de F CFA », selon nos sources. Un crédit sans support, soutient notre source. Ce qui amènera le nouveau DG à porter plainte.

Orabank portera plainte et des agents furent arrêtés : Tidiane Diarra, directeur de la Clientèle, Mohamed Balayara, directeur des Risques, Kalifala Diarra, directeur des Opérations et Abdoulaye Dia, directeur du Recouvrement et des Affaires juridiques, Mohamed Berthé, Boubacar Dramé ; le chef de l’agence principale, Yaya Koné, le caissier principal, Tounkara, le directeur des ressources humaines, Jules Yanaba.

Ils bénéficieront, au procès, d’un non lieu. Du coup, ils se rétourneront contre Orabank pour licenciement abusif. Le juge leur accordera des dommages importants que Orabank qui se débat pour combler le trou de 13 milliards F CFA, doit leur payer. Ainsi, le DG Tidiane Diarra a bénéficié d’un dommage et intérêts de 250 millions de F CFA, alors que des subalternes à lui s’en tirent avec des montants allant de 3 00 à 4 00 millions de F CFA !

Pendant ce temps, le juge n’a pas dit qui est responsable du trou et qui doit payer, ne serait-ce que moralement.

Mardi, les responsables de la banque ont remué ciel et terre pendant que ses anciens collaborateurs qui avaient réussi à confisquer les outils de travail, débranchaient le matériel.

Affaire à suivre

Alexis Kalambry

Source: lesechos