A Banamba, dans la région de Koulikoro, une dame de 30 ans a été tuée par un homme. Le présumé coupable soutient qu’il s’agissait de son patron ayant pris l’apparence d’un singe, et non une humaine.
Juste après l’horrible scène, il fallait être sur place pour constatation de la colère des uns et des autres. Survenu en date du 22 octobre dernier, l’homme s’est fait arrêter avant d’être ligoté par une foule excessivement remontée. Il venait d’être accusé d’avoir battu une femme de 30 ans à mort, sur l’axe de Dialankabougou, une localité située à 5 km de Banamba. Après avoir été alerté, le commissaire de police de Banamba et ses éléments se sont rendus sur le lieu du drame. Mais avant l’arrivée des éléments de police sur place, le présumé coupable dont nous tairons le nom n’a pas échappé à la matraque de la population. Selon une source, la rapidité de la police a permis d’éviter le pire, puisque le suspect était « très mal blessé et presque mourant ». « L’équipe de la police est heureusement arrivée au moment opportun et il a été urgemment évacué à l’hôpital par les hommes du commissaire principal de Banamba, Adama Diarra », nous souligne la même source qui rassure que l’incriminé doit la vie sauve grâce à l’intervention policière. Pour alors éclaircir la lanterne de la police en expliquant les faits, une personne nommée Alou Haidara s’est rendue au commissariat, le même jour (22 octobre dernier) et à la même heure (19h).A la police, le sieur Haidara a confié que la dame tuée était sa nièce. La défunte se nommait Tata Soumbounou, et avait 30 ans. Elle était domiciliée à Dialankabougou, et venait d’être victime d’une agression physique lui ayant coûté la vie. Le témoignage d’Alou Haidara laisse dire que la dame ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Il a confirmé à la police que l’assassinat de sa nièce a eu lieu sur la route de Dialankabougou. Suivant l’investigation de la police, il demeure évident que le suspect est originaire de Bougouni, une autre localité du pays. Au début de l’hivernage, l’homme s’est rendu à Banamba, en vue de trouver un travail saisonnier. L’enquête de la police a permis de révéler qu’il n’a pas informé ses parents avant de quitter Bougouni. Les parents n’avaient aucune nouvelle du présumé coupable, selon une source. « Deux semaines avant la commission du crime qui lui est reproché, le suspect avait pris une somme de 20.000F avec son employeur qui se trouvait à Dialankabougou. Et le 22 octobre dernier, il a informé son patron de son départ. Cela, s’est-il justifié, pour aider son père à faire les travaux de récolte », apprend-on de l’enquête policière.
Evoquant ce motif, le présumé auteur a alors réclamé son salaire à son patron. Ce montant se chiffrait à 55.000F, indique-t-on. Ladite somme lui a été remise, suivant l’enquête. C’est ainsi que l’homme a plié ses bagages et pris la route. Au cours du chemin, il rencontre la dame mentalement malade et s’est mis à la battre à mort. « Interrogé sur la question, il a reconnu les faits, affirmant avoir eu affaire avec un singe et non une personne. Le suspecté auteur soutient bec et ongles avoir été agressé par un singe (la dame), contre lequel il s’est défendu, et non une humaine », rapporte l’enquête policière. À la police, il se disait persuadé que c’est son patron qui s’était transformé en singe pour, ajoute-t-il, pouvoir lui confisquer ses sous (les 55.000F qu’il a reçus de son patron au village de Dialankabougou). Après avoir commis le forfait, il dit avoir tenté de cacher le corps de la dame en l’enterrant. Les informations venues de ses parents attestent que le présumé coupable ne jouit pas, lui-aussi, de toutes ses facultés mentales. Mais durant le temps qu’il a passé avec son patron à Dialankabougou, cela n’a pas été constaté, suivant les précisions. En tout état de cause, l’intéressé est à la disposition des autorités compétentes.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS