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Bamako retrouve le calme après la démission forcée de Keïta suite à une mutinerie condamnée par la communauté internationale (SYNTHESE)

La ville de Bamako a retrouvé ce mercredi sa sérénité après la mutinerie des militaires du camp Soundiata Keïta de Kati qui a conduit à la démission forcée du président Ibrahim Boubacar Keïta dans la nuit de mardi à mercredi sous la pression du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).

Dès les premières heures de la journée de ce mercredi, les populations ont commencé à vaquer à leurs occupations, les commerces ont progressivement ouvert dans la capitale malienne. Mais au niveau des services publics, les banques et les autres établissements financiers sont restés fermés.

Cette accalmie contraste avec les scènes de pillage et de désolation qui ont commencé dans la journée de mardi suite à l’annonce de l’arrestation du président Keïta et de son Premier ministre. Les actes de vandalisme ont duré toute la nuit.

Profitant de la mutinerie des militaires, des jeunes se sont adonnés aux saccages des biens des édifices publics et privés, dont l’ancienne Primature, des stations d’essence, le bureau et le domicile du désormais ancien ministre de la Justice, Me Kassoum Tapo et entre autres.

Dans son communiqué Numéro 1 publié ce mercredi après-midi, le CNSP a invité « les citoyens à vaquer à leurs occupations et à reprendre leurs activités ». Le Comité a aussi invité « les fonctionnaires à reprendre le travail demain, jeudi 20 août » en assurant que « toutes les mesures sécuritaires sont prises ».

Quelques heures après la démission forcée du président Keïta, le CNSP a fait sa toute première déclaration publique. Le colonel-major Ismaël Wagué, en tant que porte-parole du CNSP, a annoncé une série de mesures, dont la fermeture immédiate des frontières terrestres et aériennes du pays jusqu’à nouvel ordre, et un couvre-feu instauré de 21h à 5 heure.

« Nous ne tenons pas au pouvoir, mais à la stabilité du pays qui nous permettra d’organiser dans des délais raisonnables consentis des élections générales pour permettre au Mali de se doter d’institutions fortes capables de gérer au mieux notre quotidien et restaurer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés », a justifié le porte-parole dans la déclaration, en affirmant être « favorable à une transition civile ».

Ce mercredi, des associations et organisations des journalistes et acteurs des médias ont annoncé, dans une déclaration commune, avoir pris acte de « la tournure prise par la situation politique ainsi que de la prise du pouvoir par le CNSP ».

Elles ont néanmoins déploré que les militaires n’ont fait « aucune mention de la garantie des libertés fondamentales, dont celles relatives à la presse et à l’expression » dans leur première déclaration.

Plusieurs partis politiques maliens ont aussi condamné « le coup d’Etat » en appelant la communauté internationale à oeuvrer au « rétablissement de l’ordre constitutionnel ».

Suite à une mutinerie qui a éclaté tôt mardi dans le camp Soundiata Keïta à Kati, près de Bamako, le président Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés et amenés dans ce même camp par les mutins dans la journée. M. Keïta a ensuite annoncé en soirée sa propre démission, celle de son gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale.

Ce putsch a été fermement condamné par plusieurs pays et organisations régionales et internationales qui se sont opposées à « toute tentative de changement anticonstitutionnel de gouvernement au Mali ».

Plusieurs organisations régionales et internationaux ont condamné cet acte des soldats mutins. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Mali est prévue ce mercredi à huis clos à New York à la demande de la France et du Niger, président en excercie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a appelé mardi à la « libération immédiate et sans conditions » du président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Quant à la CEDEAO, le bloc régional a décidé de suspendre le Mali de tous les organes de décision de la CEDEAO, fermer toutes les frontières aériennes et terrestres, et arrêter tous les flux et transactions économique, commerciales et financières entre les pays membres et le Mali.

Une visioconférence des chefs d’Etats et de gouvernement des membres de la CEDEAO se tiendra jeudi sous la présidence du président nigérien Mahamadou Issoufou pour discuter de cette crise politique au Mali.

La Commission de l’Union africaine (UA) a également décidé ce mercredi de suspendre le Mali du bloc panafricain après que l’armée malienne a détenu de force plusieurs hauts fonctionnaires, dont le président et le Premier ministre du pays.

En 2012, le coup d’Etat qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré, à quelques mois de la fin de son mandat, avait commencé par une mutinerie dans ce même camp militaire de Kati, situé à 15 km de la capitale malienne. F

Source: Agence de presse Xinhua
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