Depuis un certain temps, on assiste un peu partout à Bamako à la prolifération des « appartements meublés », généralement gérés par des agences immobilières. Ces habitats sont utilisés pour servir de lieu de divertissement de tout genre, moyennant une somme d’argent en fonction du temps que les visiteurs auront mis. Mais voilà que ces « maisons de passe » sont devenues la chasse gardée et des refuges pour les homosexuels, pour non seulement tromper la vigilance des autorités, mais aussi échapper au lynchage populaire.
Couloir de la dépravation des mœurs et de l’homosexualité, ces appartements, qui sont cédés aux preneurs dans la discrétion et le plus souvent dans l’anonymat, se trouvent à Hamdallaye ACI 2000, aux environs de la Place CAN 2002 et du monument de l’Obélisque des idéogrammes, communément appelé grande bougie. Ce n’est pas tout. On les trouve également dans les quartiers de Lafiabougou, Bacodjicoroni Golf, Cité du Niger, Bacodjicoroni ACI, Faladiè, au village CAN. La liste n’est pas exhaustive. Ici, c’est le règne de l’ambiance « no limite ». Au-delà des anniversaires, célébrations de titres et promotions, consommation de chicha, ce sont les PD qui sont entrés dans la danse.
‘’L’argent à tout prix’’ est devenu le slogan des prédateurs financiers. Tout est parti de la crise de 2012 qui a ouvert les portes du Mali aux étrangers pour aider les forces de défense et de sécurité maliennes à combattre les forces du mal. La venue du personnel de la Minusma, de l’EUTM et autres partenaires a créé un besoin d’hébergement, les hôtels et motels étant débordés. On se rappelle que même le plus grand établissement hôtelier du pays, hôtel de l’Amitié, avait été, durant un bon moment, le quartier général de la Minusma. C’est dans ce contexte que des agences immobilières, avec la bénédiction des propriétaires de belles maisons, ont créé ce concept d’appartements meublés pour combler ce déficit d’hébergement. C’est à partir de là que tout le cirque a commencé. Destinées au départ aux étrangers, ces maisons ont été totalement détournées de leur rôle premier. Et depuis, petit à petit, les Maliens fréquentent ces lieux. Dès lors, n’importe qui peut, s’il a seulement les sous, se procurer des locaux pour passer un moment de plaisir. Les prix varient selon la durée du bail. Selon nos informations, la plus maudite somme à payer pour une chambre n’est pas inférieure à 20000FCFA par jour. Cette pratique est devenue une menace pour nos mœurs. Quand des mineurs s’invitent dans ces lieux pour se divertir, c’est l’avenir de la jeunesse et celui de la nation qui sont en danger. C’est encore plus dangereux si l’alcool et la cigarette ne suffisent plus pour assoupir leur désir, jusqu’à se livrer à l’homosexualité. Au Mali, ce phénomène contraire à nos us et coutumes et banni par le Christianisme et l’Islam s’installe de plus en plus dans nos murs. Il s’agit d’un réseau qui se fortifie malheureusement dans ces appartements meublés. Les témoignages de SG, un planton venu du pays dogon et employé dans l’un de ces appartements à Bacodjicoroni ACI, en disent long. Dépassé par ce qu’il a vu ce jour-là, il raconte : « D’habitude, les gens riches viennent fêter. Depuis 3 mois, j’ai constaté qu’il y a un groupe de jeunes qui ont commencé à venir. Ah ! Ils ont l’argent. Souvent ils rentrent dans les chambres. Je ne sais pas du tout ce qu’ils faisaient là-bas. Mais, un soir, un garçon qui a à peine 19 ans m’a envoyé pour acheter quelque chose à la boutique. Mais au retour, j’avais oublié le numéro de la chambre qu’il m’avait indiquée. Et par maladresse, je me suis trompé et j’ai tapé à une autre porte. Malheureusement, celle-ci n’était pas fermer. Et j’ai vu deux autres jeunes qui s’embrassaient. J’ai failli vomir. Depuis ce jour, j’ai pris peur de tout ce que les visiteurs pouvaient faire dans les appartements. J’avais moi aussi entendu parler de l’homosexualité, mais j’avoue que je ne croyais pas que deux personnes de même sexe pouvaient se livrer à cette pratique satanique ». Un autre cas qui nous a été rapporté s’est produit à Kalaban Adeken. Cette fois-ci, ce sont deux lesbiennes qui ont été vues en pleine action. Elles ont été aperçues par KK, le gardien de l’appartement. C’est après avoir quitté définitivement ce boulot que KK a osé lâcher le mot. « C’est fini pour nos enfants et pour le Mali. J’ai vu de ces choses-là, dont il n’est même pas bon de parler », s’est-il indigné. Les appartements meublés servent à bien d’autres choses qu’héberger les étrangers, a-t-il soutenu. Ces deux cas suffisent pour dire combien le phénomène est réel. Les gérants des appartements ont compris qu’il est plus profitable d’opter cette politique que celle des locations à usage d’habitation. Il est important pour les autorités de mener des enquêtes pour savoir à quoi servent autant de belles maisons qui poussent comme des champignons. L’homosexualité est dans nos murs. La semaine dernière, en commune II du district de Bamako, une dizaine d’enfants homosexuels ont été arrêtés par le commissariat du 3è arrondissement. Selon des sources, ils sont plus de 100 PD dans ce réseau démantelé. Il se trouve que ces garçons arrêtés sont rentrés dans ce réseau grâce aux grands frères du quartier Bagadadji ; et leur siège se trouve à Sogoniko, Halles de Bamako, et au grand marché de Bamako. Dans cette affaire, certains centres de santé sont aussi cités, dont un est à N’Tomikorobougou.
Jean Goïta
La lettre du Peuple