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BAD: chiffres clés et secrets de la victoire du Nigeria

En s’imposant dés le 6e tour tour avec 60% des voix africaines et 58% des voix globales, le nigérian Akinwimi Adesina a déjoué tous les pronostics. Ses deux prédécesseurs, Donald Kaberuka et Omar Kabbaj, avaient été élus respectivement au 14e et au 15e tour. Plusieurs lectures sont à faire de ce vote. Mais intéressons-nous d’abord aux chiffres. Qui a voté quoi et pourquoi? Qui n’a pas tenu parole?

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Les chiffres du vote

Au premier tour, le résultat était le suivant: le Nigéria 1er avec 25,98% des voix suivi par le Cap Vert (24,52%), le Zimbabwe (13,60%), le Tchad (11,06%), la Tunisie (10,85%), le Mali (9,55%), l’Ethiopie (3,88%) et la Sierra Leone (0,45%). Le candidat arrivé dernier est éliminé.
Dans ce tour important, il y a eu d’énormes surprises: la France a voté le Nigéria et non le Tchad, encore moins le Mali. Le sort des 500 entreprises françaises dans ce qui constitue le premier marché africain (150 millions d’habitants) et l’éventualité de la vente de Rafales à Lagos ont été plus déterminants que le sympathique soutien tchadien de la France dans le désert malien ou l’appartenance du Mali à la zone CFA.
En fait,ce premier tour a vu s’effondrer le mythe de la «Nigeriaphobie» des membres non régionaux. En plus de la France, le candidat nigérian a aussi obtenu les votes de l’Allemagne et du Japon, deux pays qui cherchent à se replacer en Afrique.
Le Cap Vert a eu beaucoup de soutiens des non régionaux mais n’a pas pu compter sur la solidarité lusophone. Bien qu’il lui ait mis un avion à disposition, l’Angola a tourné le dos à Cristina Duarté pour faire bloc avec la SADC. Au dernier tour, le pay de José Eduardo Santos votera en faveur du Nigeria sans état d’âme.

La valse du Sénégal

Quant au Sénégal, il s’est rangé derrière le Nigéria dès le premier tour, confirmant des bruits de couloir qui circulaient depuis la veille. Dans la nuit du 27, le pays de la Téranga a convoqué une sorte de réunion pour harmoniser les positions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La proposition du ministre sénégalais des Finances, Amadou Bâ, de reporter les voix de tous les pays vers le candidat de la région (il y en avait 4) s’est heurtée à un niet catégorique du Cap-Vert. Ce dernier pays a proposé de reporter les voix au profit du candidat qui aura obtenu le plus de soutiens extérieurs à son pays. Là, c’est le refus du géant nigérian fort de 9,3% des voix. Cette réunion n’a pas encore révélé tous ses secrets à l’heure où s’écrivaient ces lignes.
Autres surprises enregistrées durant ce premier tour, la volte-face de la Libye qui avait parrainé Jaloul Ayed et lui fait miroiter son soutien. Finalement Tripoli a voté en faveur du Tchad et l’Egypte en faveur de l’Ethiopie. La Mauritanie a réussi à convaincre l’Algérie de voter pour le Tchad.
Soutenu par le Maroc, Jaloul Ayed savait à cet instant là que la partie allait être difficile. D’autant que son pays, la Tunisie, n’a pas fait fait grand chose pour le faire triompher.

Pour sa part, la Côte d’Ivoire, hôte du sommet, s’est abstenue de voter au premier tour se réservant les chances de jouer les conciliateurs en cas de blocage.
Quant à l’Amérique, elle a soutenu la candidature cap-verdienne jusqu’au bout au risque de faire passer celle-ci comme la sienne aux yeux des pays de laSADC qui votaient comme un seul homme.
Au deuxième tour, le Nigéria renforce sa première place (26,18%) suivi toujours par le Cap Vert (21,98%) mais en déclin, le Zimbabwe (15,07%), le Tchad (13,6%), la Tunisie (9,98%), le Mali (9,66%) et l’Ethiopie (3,52%). L’élimination du candidat éthiopien provoquera un mouvement d’humeur qui fera que le gouverneur éthiopien ne votera pas au troisième tour, le tour décisif.
Dans ce tour important, deux candidats ont été départagés avec quelques poussières de voix. Le Nigéria creuse encore l’écart avec 32.05 % des voix, toujours devant le Cap Vert (19,21%), le Zimbabwe (13,6%), le Tchad (12,64%), la Tunisie (11,71%) et le Mali (11,51%). Si en ce moment le Sénégal avait voté le Mali, celui-ci passerait.
Au quatrième tour, le Nigéria creuse encore l’écart avec 35,54% des voix suivi par le Cap Vert (18,66% des voix), le Tchad (17,86% des voix, le Zimbabwe (15,19%) et la Tunisie (14,75%). Après l’élimination du candidat tunisien, soutenu jusqu’au bout par le Maroc, les jeux deviennent clairs. L’on s’agite dans les couloirs.
Au cinquième tour, le Nigéria fait encore le plein avec désormais 40.22% devant désormais le Tchad (25,32%) passé devant le Cap Vert (19,27%) et le Zimbabwe (15,19%). L’enjeu après l’élimination du candidat de la SADC était désormais de bénéficier du report des voix de la région. La ministre nigériane des Finances, Ngozi Iweala, aurait-elle voulu barrer la route aux francophones en proposant à l’Afrique australe de leur barrer la route?
Au 6e tour,le Nigéria réalise un bond au dernier tour avec 58% des voix, devant le Tchad (32%) et le Cap Vert (10%). Dans cet ultime round, le Maroc a rallié le Nigéria réglant une dette de vingt ans. En 1996, Omar Kabbaj avait été élu en partie grâce au retrait du candidat nigérian. Le royaume s’était engagé à renvoyer l’ascenseur. Avec l’élection du nigérian, la BAD rompt avec une règle non écrite. Du reste beaucoup d’argent a circulé à l’hôtel Ivoire.

source : financialafrik

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