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Bac 2014: les sujets changés in extremis

De nouvelles fuites, à quelques heures du début des épreuves, ont obligé les autorités scolaires à reprendre les sujets du baccalauréat. Résultat, plus de 2 heures d’attente pour les candidats.

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Les épreuves du Baccalauréat, session de Juin 2014, ont finalement débuté ce mardi. Avec plus de deux heures de retard. La raison de cette situation inhabituelle, les fuites de sujets qui ont poussé les autorités du monde scolaire à les changer. Le scénario du DEF se reproduit, quelques heures après la révocation du directeur du Centre national des examens et concours de l’éducation, CNCE. Et soulève une nouvelle fois de nombreuses questions sur le système d’organisation des examens au Mali.

Ce que tous redoutait s’est de nouveau produit. Les sujets du Bac ont fuité, de Bamako à Tombouctou, la veille du début des épreuves, alors que tous pensaient avoir pris des mesures nécessaires pour les sécuriser. Jusque tard dans la nuit de ce lundi 09 juin, les directeurs d’académie et leurs collaborateurs étaient à pied d’œuvre pour que les sujets ne tombent pas entre des mains mal intentionnées. Cantines scellées par de gros cadenas, et rangées dans des lieux secrets, “il ne manquait que les policiers pour les garder” disait, pince-sans-rire, un directeur de CAP. Mais rien n’est fait. Quelques heures après, il fallait se rendre à l’évidence, de nouvelles fuites avaient eu lieu. “Nous avons été appelé aux environs de 1h du matin pour nous informer que les sujets du Bac circulaient et qu’il fallait donc les changer. Jusqu’à 6h du matin, nous attendions les nouveaux sujets qui étaient en train d’être dupliqués” raconte le DCap qui a souhaité garder l’anonymat. “Personne ne sait d’où viennent les fuites, pour l’instant, mais les responsabilités doivent être très vite situées”, souhaite-t-il “car, ceci nous décrédibilise tous”.

Des candidats qui ne perdent pas le nord!
Il aura en effet fallu attendre plus de deux heures, voire plus dans certains centres à l’instar de celui de Sébénikoro, pour voir le début des épreuves, ce mardi. La mise à disposition des nouveaux sujets a en effet pris du temps, puisqu’il fallait encore acheminer les documents qui ont été imprimés jusqu’au petit jour. Presque toutes les régions sont touchées, à l’exception notoire de Ségou, c’est au delà de 8h que les sujets ont été disponibles, ce qui fait que la répartition devant prendre elle aussi du temps, c’est en fin de matinée que le travail proprement dit a pu commencer. Avec là aussi, quelques petits problèmes. Les épreuves n’ont pas commencé au même moment pour tous les candidats. On pouvait ainsi lire sur les réseaux sociaux des témoignages de journalistes qui affirment que les élèves qui ont pour certains commencé avant d’autres, sortaient pour informer par téléphone leurs amis qui eux attendaient encore leurs sujets. La fraude à l’examen est donc devenue une attitude normale pour les élèves qui loin d’être perturbés par la situation inhabituelle de ce jour, en ont plutôt tirer profit.

Ce début chaotique du baccalauréat 2014 pose deux questions essentielles. La première concerne la responsabilité dans les fuites de sujets. La révocation du Directeur du CNECE, Bakoni Ballo, hier lundi, devait servir de signal fort afin de décourager les auteurs de ces faits. Mais c’était sans compter sur la force de ce qu’on peut appeler un “système de fraude” qui dispose de nombreux rouages pour arriver à ses fins. Il faudra donc, un véritable travail de fond pour débusquer ceux qui sont responsables “réellement” de la situation et prendre les sanctions nécessaires et désormais inéluctables. Deuxièmement, il convient de s’interroger sur l’efficacité des mesures pour empêcher les fraudes. Pourquoi ne pas prévoir un jeu de sujets et en choisir un à la dernière minute, suggère un enseignant. “Des dizaines de sujets sont soumis au choix chaque année pour les examens, ce n’est donc pas ce qui manque” assure-t-il. La question de la surveillance est également posée, beaucoup ironisant sur la possibilité de faire intervenir les corps habillés car les surveillants actuels font de leurs salles de véritables sources de revenus, chaque candidat apportant une somme modique pouvant faire recours autant qu’il le souhaite à ses “anti-panne”.

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