« Je suis seul et invincible chez moi » telle est la pensée soigneusement gardée en tête par Me Baber Gano. Seul et tête de liste aux législatives à Djenné, Me Gano veut faire le plein dès le premier tour du scrutin. Sa ruse est sans mesure et ses adversaires et alliés ne peuvent pas lui empêcher ce privilège.
Baber est un homme impatient qui attend la tenue formelle de cette foire à la dinde pour le RPM : le parti compte ravir l’écrasante majorité des sièges à l’Assemblée Nationale. Quant à Gano, il se réjouit déjà de sa victoire assurée une fois le scrutin organisé. Une victoire qui ferait plusieurs davantage pour lui et son entourage. Un adage dit ceci : « ce n’est pas pour rien que la tortue a une solide carapace ».
D’abord celui à qui on reproche d’avoir détourné quatre cent millions (4O0) de F CFA, sait qu’il est guetté par la toute puissante justice qui n’a pas épargné des « mogopuissant (des gens forts) » comme Bakari Togola, ex-président de l’APCAM et Adama Sangaré, maire du district de Bamako. Il sait pertinemment que tant que les jours passent, le tour viendra à lui. Donc mieux vaut se faire une carapace solide telle une torture. Ainsi pour avoir l’immunité parlementaire, il est nécessaire de dépenser une partie de l’argent mal acquis dans les élections et si nécessaire acheter même des électeurs. Sa circonscription électorale a des particularités que seuls les natifs de la localité les connaissent. Djenné est une ville fétiche avec ses spécificités en matière de politiques. Mais, le monsieur du ministère de l’intégration africaine a longtemps balisé son terrain de chasse. En hyène dans la savane aride d’Afrique, il a posé les jalons de toutes les ruses imaginables. Il a construit une superbe maison à l’entrée de la ville de Djenné non loin des rives du fleuve Niger pour avoir une vue d’ensemble sur ce qui rentre ou sort de la ville et pour contempler le beau panorama de la ville. Là-bas, il est un petit pacha. En plus, dans les chefs-lieux de plusieurs communes rurales, il a mis de l’éclairage public à base de panneaux solaire. Les populations ont ses actes généreux en mémoire. Il est quasiment l’enfant prodige de la ville de Djenné et certaines de ses communes rurales. Cet avantage, il compte bien l’exploiter pour fuir la justice et ne pas connaitre des jours noirs et honteux entre ses semblables. L’homme a déjà une place garantie au soleil de l’Assemblée Nationale : les avantages liés au poste et la liberté de circuler et faire des affaires durant cinq en valent le sacrifice du détournement et de la détermination.
Ensuite, le ministère qu’il occupe est vide, sans substance et sans avantages considérables pour un homme politique comme lui. En fait, Me Gano est au chômage. Il est obligé de l’accepter car c’est impossible que lui en tant secrétaire général du parti au pouvoir n’a rien à se mettre sous la dent. Donc, il est impératif pour IBK de lui trouver quelque chose qui n’est rien mais qui est mieux que rien. Baber, acculé par cette situation d’étouffement ne peut dire mot a personne. Son absence sur les écrans de la télévision nationale du Mali. Donc, il joue au jeu « du faire semblant de vivre dans le luxe » alors qu’en toute réalité le Ségal du parti au pouvoir ne gagne pas un seul peso.
Après, si les élections législatives sont organisées, Baber rentrera à l’hémicycle pour cinq ans c’est-à-dire jusqu’en 2026 alors que la mandature du président fini en 2023. Le départ d’IBK au pouvoir à cette date signifie probablement la mort du RPM. Beaucoup de gens ont des dents aiguisées contre ce parti. Sans oublier que certaines de ses ailes sont composées de brigands financiers et vagabonds habitués au maniement des coupe-coupe sur la colline du savoir. Mais, lui et tous ceux qui seront élus sous les couleurs du parti seront à l’abri de la disette pendant trois années supplémentaires du départ du président de la république. Un temps suffisant pour scruter l’horizon et voir les choses plus claires afin de faire un choix plus pertinent du parti qui sera au pouvoir.
Enfin, ce poste de député permettra sans nul doute à Baber Gano de se préparer pour la concrétisation ses ambitions politiques pour briguer la magistrature suprême en 2023 ou l’élection présidentielle d’après. Cette dernière idée est le secret jalousement gardé par Baber car il sait bien que beaucoup de cadres du RPM ont la même ambition et s’il est premier a fait sortir la sienne, il se verra contrarier et bouter hors du parti dans des circonstances dramatiques ou sanguinaires pour toujours : Moussa ‘’Becé’’ Timbiné est tout prêt et attend patiemment le départ d’IBK pour transformer le RPM en parti de brigands et de vagabonds de grands chemins. Le futur ministre de la sécurité intérieur aura donc du pain sur la planche car Timbiné.
B.M
