Construite en 1965 pour désenclaver le cercle de Yorosso et faciliter les échanges commerciaux entre le Mali et le Burkina, la route nationale 14 surnommée route du poisson longue de 67 km est devenue l’axe du désespoir. La RN14 était autrefois l’une des routes les plus pratiquées du Mali. Malgré cela, elle est l’une des voies les plus dégradées au Mali. L’espoir suscité en 2017 par le démarrage des travaux de réhabilitation du tronçon Kiffosso-Kimparana n’a été que de courte durée.
Les travaux, pourtant financés sur le budget national, sont toujours à l’arrêt, au grand dam des populations. Il y a encore 20 kilomètres impraticables. Ce tronçon est dans état de dégradation avancée. Ils sont simples citoyens, commerçants et transporteurs routiers à se demander ce qui bloque la finition des travaux. Pour beaucoup d’entre eux, une partie des fonds destinés aux travaux ont été purement et simplement détournés pour d’autres fins. Le travail de titan abattu durant des semaines par les jeunes de Kiffosso, appuyés par les bonnes volontés, pour reconstruire la partie a atteint sa limite.
De nos jours, il est impossible d’emprunter cette route avec des engins à quatre roues sans se retrouver face des pannes terribles. Même pour les véhicules de type 4X4, la tâche est ardue. Pour une vingtaine de km, il faut mettre environ 2 heures, sans compter d’autres désagréments. Cette situation a fortement impacté négativement le développement de la localité. Toute chose qui a obligé les transporteurs de Ségou, San et de Mopti à contourner la route du poisson pour emprunter le tronçon Kimparana-Koutiala, avant de revenir à Yorosso, soit un surplus de plus de 100 km.
Cette situation engendre une perte énorme pour les usagers et les transporteurs voulant se rendre à Kiffosso, Yorosso ou Koury, à la frontière avec le Burkina Faso. Or, de par sa position géographique, la route du poisson est indispensable à l’essor économique du cercle de Yorosso. La réfection de cette route est donc impérative pour combler redonner un souffle à l’économie locale, et même celle nationale. Il est incompréhensible qu’une partie de cet axe soit abandonnée sans aucune forme d’explication.
Où est passée la mission de contrôle de la Direction nationale des routes ? Et le département de l’Equipement et des Infrastructures ? Les autorités de la transition sont interpellées afin qu’elles inscrivent en place la réfection de la RN14 dans le programme routier d’urgence pour soulager des milliers de Maliens.
Jean Goïta
Source: La lettre du Peuple