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Avec la fin de l’audition de la société civile mardi dernier : Les pourparlers d’Alger entrent dans une phase plus active

A quelques heures de l’ouverture des négociations directes entre le gouvernement malien et les groupes armés, les choses semblent s’accélérer dans la capitale algérienne. En effet, de part et d’autre, on multiplie les réunions et consultations pour entamer cette phase cruciale des pourparlers en mettant toutes les chances de son côté.
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Ainsi, au sein de l’équipe de médiation, l’heure est aux derniers réglages avec des travaux de restitution de l’audition de la société civile qui s’est achevée depuis mardi dernier. Dans le camp gouvernemental également, les rencontres se multiplient notamment depuis l’arrivée le mercredi dernier à Alger du chef de la délégation et non moins ministre malien des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, M. Abdoulaye Diop, après une visite de deux jours à Moscou. Du côté des groupes armés, on nous précise que deux commissions techniques ont été créées par ceux favorables à l’autonomie ou au fédéralisme et ceux qui défendent le projet d’une décentralisation plus poussée. L’objectif pour ces deux tendances est d’harmoniser leurs positions lors des négociations directes entre le gouvernement les groupes armés du nord.

Il y a lieu de rappeler qu’une motion de soutien et de félicitation a été adressée à l’équipe de médiateurs chapeautée par l’Algérie par les représentants de la société civile malienne à l’issue de leurs travaux. Actuellement, la médiation travaille beaucoup sur les conclusions auxquelles ces derniers sont parvenus pour démarrer la phase des négociations directes entre le gouvernement malien et les groupes armés qui va porter sur les questions de fond. Rencontré par nos soins, un représentant des groupes armés nous a indiqué que des consultations se multiplient en leur sein. Il a précisé que le travail à leur niveau consiste à prendre en compte les conclusions auxquelles les représentants de la société civile sont parvenus au terme de leurs travaux sur les quatre groupes thématiques à savoir : politique et institutions, sécurité et défense, développement économique, social et culturel ainsi que la justice et la réconciliation. C’est ainsi que les groupes armés, apparentés aux différentes tendances politiques (pro ou anti-gouvernementales) se sont scindés en deux commissions. Celles-ci vont voir les aspects sur lesquels les deux tendances – unionistes et autonomistes – se rejoignent ainsi que les points d’achoppement. Lesquels feront l’objet d’une rencontre entre les leaders des différents mouvements armés. L’objectif de cette méthodologie de travail est de parvenir à l’harmonisation des positions entre tous les groupes armés avant le début des négociations proprement dites avec l’équipe gouvernementale malienne. Pour l’heure, on apprend que sur les six mouvements signataires de la feuille de route de juillet dernier à l’issue de la phase initiale des pourparlers d’Alger (MNLA, HCUA MAA-dissident, CPA, CM-FPR et MAA-loyaliste) plusieurs soutiennent la nécessité de doter les régions septentrionales du Mali d’un cadre différent de celui des autres régions du pays. Pour eux, il s’agit de la meilleure manière d’impliquer les communautés du nord du pays dans la gestion de leurs terroirs.

Mettre l’accent sur le contenu plutôt que le contenant

Pourtant, une source au sein de ces derniers estime que quelle que soit l’appellation qui sera donnée à ce mode de gouvernance des régions du nord du Mali, l’important c’est surtout le contenu. Donc, le fond plutôt que la forme. Pour elle, il faut que ce mode de gouvernance soit conforme aux aspirations des populations de ces régions. Elle rappelle à cet effet la nécessité de préserver les lignes rouges tracées par les autorités maliennes et contenues dans la feuille de route signée en juillet dernier par les parties en conflit à savoir, l’intégrité territoriale du Mali, le caractère laïc et républicain de l’Etat. Mises à part celles-ci, tous les autres sujets sont négociables. L’objectif à ce niveau, étant de faire en sorte que les populations soient elles-mêmes maitres de leur destin et qu’elles définissent le mode de gouvernance qui leur convient afin de s’attaquer aux questions qu’elles jugent prioritaires. Ce qui n’est pas forcément incompatible avec le caractère unitaire de l’Etat malien. Un observateur averti souligne par ailleurs que pour que le prochain accord de paix dont la signature est prévue au Mali à la fin du processus d’Alger, soit viable, il faut que des sanctions soient prises contre les responsables de sa violation y compris au niveau pénal par la communauté internationale.

Une source bien informée a précisé qu’avant l’ouverture des négociations directes une réunion devrait regrouper les chefs des différentes délégations qui vont déterminer le calendrier et le format de ces discussions. L’ordre du jour établi pour les travaux de la société civile concernant les groupes thématiques pourrait connaitre à cet effet quelques modifications. On apprend que du côté du MNLA, on voudrait maintenir le format actuel, car pour ce mouvement il faut d’abord s’attaquer aux questions politico-institutionnelles avant toutes les autres. Ce qui ne semble pas être partagé par les autres groupes armés.

Massiré DIOP, Envoyé spécial à Alger

SOURCE: L’Indépendant

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