Keep calm and sit down ! » (« calmez-vous et asseyez-vous »), répète en boucle la poignée de bénévoles de l’association Salam aux centaines de migrants africains et afghans venus, mardi 5 août, chercher un repas. Il est 18 heures et une interminable file indienne serpente, quai de la Moselle à Calais, avec au bout un plat de pâtes et un peu de pain.
Depuis deux jours, les rixes entre Erythréens et Soudanais se multiplient dans la zone industrielle des Dunes. Dans la nuit de lundi à mardi, 51 personnes ont été blessées selon la préfecture. Le point de distribution du repas est le rendez-vous obligatoire de la plupart de ces voyageurs de fortune et les forces de l’ordre craignent qu’il soit le terrain d’une revanche. La tension est palpable. « En cas de dérapage, nous prendrons les mesures appropriées », avertit en anglais un capitaine des compagnies républicaines de sécurité.
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Rien n’y fait, une brève bousculade, en trois secondes deux clans se forment et les pierres volent. La police intervient, les bénévoles s’interposent et calment les ardeurs des belligérants. « Il ne faut qu’une étincelle pour que cela dégénère », regrette Jean-Claude Lenoir, président de Salam.
« LES ITALIENS NOUS ONT SAUVÉS DU NAUFRAGE »
Ils viennent du Soudan, de l’Erythrée, du Mali, du Tchad, d’Irak et …