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Avantages accordés aux anciens Premiers ministres: qui veut créer la confusion ?

Ces derniers temps, le débat sur les supposées indemnités accordées aux anciens Premiers ministres, enflamme sur les réseaux sociaux. De diatribes en récriminations de toutes sortes, chacun y est allé de ses sensations pour tirer à boulets rouges sur les autorités du pays sans la moindre précaution de faire la part des choses sur le dossier. Enquête…

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L’affaire des droits alloués aux anciens Premiers ministres enflamme, ces derniers temps, les réseaux sociaux. Tout y passe : des sommes faramineuses sont arbitrairement distribuées, sur une liste dressée, à des anciens Premiers ministres, encore en vie. De l’époque du général Moussa Traoré, à nos jours, en passant par AOK et ATT, chacun des Premiers ministres reçoit leur montant qui varie selon l’ancienneté. Voilà le côté irrationnel de cette affaire liée à une fantomatique loi portant sur des indemnités accordées aux anciens Premiers ministres et qui, à prime abord, ne repose sur aucun élément matériel, fondant sa légalité formelle.

Les commentaires quant à eux, concernant ce dossier, dont nul ne sait comment il a été fomenté, ni à quel dessein, sont également acerbes. D’une majorité écrasante, à partir des échos qui en résultent sur les réseaux sociaux, les citoyens y vont de leurs diatribes et de leurs récriminations sans aucun souci pour l’éthique et le respect dû aux autres.

Les commentaires, les uns aussi désagréables que les autres, s’enchainent sur divers réseaux sociaux, mettant en cause le caractère insensé d’une telle décision. Et cela, face à un état de précarité qui se généralise dans le pays. Un bon prétexte pour les uns et les autres, qui s’en livrent à cœur joie, de reconnaître que les montants ainsi ciblés pour les anciens Premiers ministres peuvent servir à financer d’autres opérations cruciales pour le développement humain, comme par exemple l’emploi des jeunes, les logements sociaux, l’éducation, la santé, etc.

Raison pour laquelle certains, encore plus modérés, appellent les autorités nationales, notamment le président IBK, à ne pas promulguer une telle loi qu’ils n’hésitent pas à qualifier de scélérate. Et cela, pour la justice sociale.

Si les plus modérés sur les réseaux sociaux réclament purement et simplement le retrait d’une telle loi (au cas où elle existe), trouvant que les autorités nationales, en l’occurrence le Président IBK, feront preuve de solidarité nationale, les autres, plus radicaux et littéralement versés dans la récrimination tous azimuts, eux, appellent les citoyens à la résistance face à une telle décision qui ne se justifie pas.

En fait, même s’ils ne sont pas très nombreux, il est aussi clair que d’autres Maliens ont soutenu le bien-fondé de la mesure pour la bonne raison qu’ils conçoivent qu’un commis de l’Etat, comme le Premier ministre, qui agit à de tels niveaux de responsabilités publiques, a nettement plus besoin de la reconnaissance de l’Etat.

Mais, le hic de cette affaire, c’est qu’au-delà des courants qui s’affrontent sur le sujet, l’information, telle qu’elle est annoncée sur les réseaux sociaux, n’a en réalité aucune crédibilité. Eh bien, c’est bien de cela qu’il s’agit. La loi portant sur les avantages accordés aux anciens Premiers, sur laquelle certains esprits malins ont fait le raccourci, en cumulant le nombre d’années passées depuis la charge publique, pour calculer un montant donné, lequel a été attribué aux uns et aux autres ; anciens Premiers, est en fait imaginaire. Ni le montant, calculé et attribué aux différents Premiers ministres, sans tenir compte du principe de la non-rétroactivité de la loi, ni le fondement de la loi même n’obéissent à un quelconque critère matériel et légal.

A la primature, on estime dans les réseaux sociaux que le fait a été instruit, on exprime la plus grande surprise. En fait, sans ambages, on tranche : lorsqu’il a été question de débattre, en conseil de cabinet, de cette mesure liée à l’amélioration des conditions de vie des anciens Premiers ministres, le Premier ministre actuel, Modibo Keïta, y était contre. Et, selon son entourage, il l’a même fait savoir, en motivant clairement son refus de voir une telle mesure prospérée. Cependant, en dépit de l’opposition formelle du chef du gouvernement en poste, Modibo Keïta, le dossier portant sur les avantages accordés aux Premiers ministres a été soumis à la délibération du conseil des ministres, sous la présidence du Président IBK, qui l’a d’ailleurs rejeté sans autre forme de procès, selon des sources crédibles. Même son de cloche à l’assemblée nationale. Ici, la surprise est d’autant plus grande que la supposée loi n’est même pas venue là. De fait, pour qu’il en soit ainsi, il faut d’abord, dit-on, que ladite loi soit examinée et approuvée par le conseil de ministres. Ce qui n’est même pas le cas.

Çà et là, on s’étonne de voir qu’une telle rumeur, aussi fallacieuse et mensongère, puisse gagner en autant densité et de tonalité au point de pousser certains de mauvaises foi, tapis dans l’ombre, d’enchainer des critiques malsaines et gratuites à l’endroit des responsables nationaux qui n’y sont d’ailleurs pour rien. Autour de cette affaire, ce n’est donc qu’un écran de fumée qui n’a d’autre effet malveillant que le dénigrement gratuit.

Sékouba Samaké

Source: Info Matin

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