Au sein de l’opinion nationale, ce message audio que l’on attribue aux présidents Ouattara et Boubou Cissé n’est en fait que la partie visible de l’iceberg. Pour plusieurs personnes, ils sont des “traitres et les vendus’’ à la manœuvre au-dedans comme au-dehors pour essayer d’enfoncer les autorités de la Transition.
L’élément audio qui met en scène le chef de l’État ivoirien et l’ancien Premier ministre malien est en train de faire le buzz sur les réseaux sociaux. La teneur de la conversation, si celle-ci est authentifiée, montre que le président de la Côte d’Ivoire fait du Mali une affaire personnelle. Il suit les conséquences de l’embargo imposé au Mali en attendant les effets.
Derrière, Ouattara méprise et les dirigeants maliens et leurs alliés russes. Mais, comment cet audio a-t-il fuité ? Si Abidjan fait le mort en ce moment, au Mali une enquête est en cours pour authentifier l’audio
Alassane Ouattara qui échange sur la situation du Mali avec Boubou Cissé, ancien Premier ministre malien, il n’y a rien de surprenant. Mais, c’est le contenu de leur échange qui intrigue les Maliens. Au cours de l’entretien téléphonique qui dure 4 minutes, on entend Alassane Ouattara venir aux informations. Le chef de l’État ivoirien demande à Boubou Cissé de lui faire un point circonstancié de la situation au Mali sous l’embargo.
Très loquace, Boubou Cissé parle de son pays avec beaucoup d’ironie. Il insiste sur le fait que les sanctions sont en train de produire leurs effets sur la population. Manque d’emplois, ralentissement des activités économiques, etc.
Boubou Cissé fait le point à Alassane Ouattara qui s’en rejoint sous cape. D’ici 3 à 4 semaines, le Mali ne pourra supporter les sanctions, rassure Boubou Cissé. Ensuite, le chef de l’État ivoirien prend la parole : « On voit qu’ils n’ont pas une économie stabilisée (…) Ils pourront payer les salaires deux ou trois moi, après ils ne pourront plus payer les salaires (…) comment ils vont faire ? « Boubou Cissé reprend la parole pour dire que le Premier ministre Choguel Maiga a réussi à faire adhérer une frange de la population à son combat contre la présence française au Mali. Une vérité qui irrite Ouattara. Le Chef de l’État ivoirien sort de ses gonds et critique la Russie et les Maliens au pouvoir.
Plusieurs Maliens pensent que certains Maliens comme Boubou sont en intelligence avec les ennemis du Mali qui préparent un complot contre le Mali. Pour ceux-là, c’est après avoir tout essayé, avec leur complice Hamidou Boly,le représentant spécial de la CEDEAO qui a été finalement expulsé du Mali, en vue de faire échec à la Transition, ces mêmes personnes sont aujourd’hui encore les instigateurs des sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali.
Dr Boubou Cissé est perçu comme l’un des complices qui travaillent avec le président ivoirien, Alassane Ouattara ainsi que Me Kassim Tapo qui se réjouissent des sanctions de la CEDEAO contre le Mali sur les ondes de RFI.
En clair, la fuite de cet audio parait, pour nombre de Maliens comme une désillusion pour Dr Boubou Cissé et le Président Alassane Dramane Ouattara.
De toute évidence, rien ne fera dévier les autorités de la Transition malienne de leurs objectifs à savoir libérer le pays du joug terroriste et colonial, refonder et faire respecter le Mali dans le concert des nations, quel qu’en soit le prix à payer !
Le président Alassane Dramane Ouattara est perçu aujourd’hui au Mali comme un traitre qui ne peut prétendre dire que les autorités de la Transition n’ont pas d’économies.
Depuis que le Mali a décidé de prendre son destin en main, force est de constater une montée en puissance de l’armée malienne avec une volonté de démonter la politique française et les raisons de la présence des troupes françaises au Mali.
Pour les Maliens, il faut finir avec ceux dont le souci premier n’a jamais été de travailler à développer le Mali, mais plutôt à s’enrichir sur le dos des Maliens à travers la corruption, le copinage et la concussion. Leur cupidité, si vorace qu’ils n’ont pas hésité à détourner l’argent destiné à l’achat d’outils de défense, à savoir les milliards de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire.
Le second enseignement est que les Maliens savent désormais à qui faire confiance.
Toutefois, on peut pérorer sur l’écoute, mais force est de savoir que ce n’est pas la première fois qu’une conversation fait fuite. La question est surtout de savoir qui espionne
Bourama KEITA
Source: LE COMBAT