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Au Mali, tension entre les leaders religieux et Bamako

Réputé proche de l’Iran, Chouala Bayaya Haidara, a été placé sous mandat de dépôt. L’imam Mahmoud Dicko, lui, fait l’objet de critiques des proches du pouvoir.

Chouala Bayaya Haidara a été placé sous mandat de dépôt la semaine dernière pour  “atteintes aux crédits de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles pouvant “créer des troubles à l’ordre public” après sa sortie pour dénoncer les coupures d’électricité et les arrestations en série. L’imam Mahmoud Dicko, à l’origine de la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keita, est critiqué pour avoir été reçu par le président Algérien Abdelmadjid Tebboune.

Officiellement, le ministère des affaires étrangères accuse les autorités algériennes, “d’ingérence et d’actes inamicaux” après la réception par le président Abdelmadjid Tebboune des leaders séparatistes touaregs, signataires des accords d’Alger signés en 2015 à Bamako, mais aussi de l’imam Mahmoud Dicko, dont les relations avec le colonel au pouvoir au Mali ne sont actuellement pas au mieux.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux lundi, l’imam Mahmoud Dicko a affirmé qu’il a été à Alger sur invitation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune et que son voyage n’a aucun lien avec la situation au Mali. Le chef religieux a par ailleurs indiqué ne pas comprendre la posture des autorités de la transition malienne :

“Il y a quelque chose que je n’ai pas compris et que je souhaiterai comprendre. À l’endroit de ceux qui dirigent le Mali aujourd’hui, je voudrais savoir en quoi j’ai pu constituer un obstacle pour eux ?”, s’interroge l’imam Mahmoud Dicko.

Pas de tensions

Pour l’analyste Boubacar Bocoum, il n’y a tout simplement pas de tensions entre le sommet de l’Etat et les leaders religieux :

Selon lui, “il n’y a pas de dysfonctionnement entre les institutions de la république et la religion musulmane. Des individus qui prétendent être des porteurs de la religion n’ont pas le privilège de parler au nom de la religion, encore moins au nom de la République. Il faudrait que les choses soient claires. Le religieux a son créneau, le politique a aussi son créneau.”

Influence des réseaux socíaux

Pour sa part,  l’islamologue Al Hassan Bah, estime que c’est l’influence des réseaux sociaux qui est à l’origine de l’aggravation de l’affaire concernant l’imam Dicko. Le vice-président du centre islamique de formation et de documentation appelle toutefois au calme.

Les explications de Mahamadou kane à Bamako

“Nous pensons premièrement qu’il faut que les autorités mettent en place des canaux de communication qui puissent être beaucoup plus fiables aux différentes analyses de certains qui se disent spécialistes ou influents chez nous comme appelle videomens (cyberactivistes). Je leur suggère d’aller au-delà de ça et qu’un véritable point de sortie soit retrouvé”, affirme-t-il

Malgré les tensions actuelles entre une partie du courant religieux et les autorités militaires, certains leaders religieux comme le Chérif de Nioro du Sahel, Bouyé Haidara ou encore Ousmane Madani Haidara sont tout de même épargnés pour le moment par les tombeurs du président Ibrahim Boubacar Keita.

DW

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