C’est la Journée mondiale de l’habitat ce lundi 7 octobre 2013. L’occasion de se concentrer sur ces fléaux que sont, dans le monde entier et tout particulièrement en Afrique, les phénomènes d’accaparement des terres et d’expulsions forcées. C’est une question cruciale au Mali. Les associations de défense des droits de l’homme et de défense des expulsés ont organisé plusieurs manifestations ce week-end pour alerter les nouvelles autorités maliennes sur ces sujets.
Spéculation foncière, corruption des pouvoirs publics, prédation du privé sur les terres agricoles ou habitables… voilà les principales causes des expulsions forcées au Mali. Des centaines de milliers de personnes en ont déjà été victimes. Elles ont été chassées de leur maison ou de leur champ.
Moussa Mara, nouveau ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville, annonce une série de dispositifs pour lutter contre cette tendance ; il s’agit notamment de dresser un inventaire de toutes les victimes d’expulsions forcées : « Nous allons passer par une phase qui va être d’abord de recenser tous ceux qui ont été spoliés et de les compenser. Je vais m’impliquer fortement pour aller dans ce sens : compenser, remettre les gens dans leurs droits ».
Annonces ambitieuses
Recenser et compenser dans un premier temps, mais surtout lutter contre l’origine du problème. Pour Moussa Mara, il s’agit de réformer les politiques de lotissements : « Aujourd’hui, il y a très peu de marge de manœuvre pour limiter la volonté de spéculation des collectivités territoriales et souvent même de certains services de l’Etat. Donc, il va falloir réformer le dispositif, amener les collectivités à faire des logements plutôt que de vendre les terrains nus et faire en sorte que l’Etat surveille davantage les opérations de lotissements, afin que nous n’ayons pas à faire face à de la surévaluation des besoins, ce qui entraîne la spéculation derrière ».
Des annonces très ambitieuses. Les associations de défense des expulsés attendent à présent impatiemment leur mise en œuvre.
Source: RFI