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Au mali : « des groupes armes et les forces de sécurité ont commis des crimes en toute impunité », révèle Amnesty international

Exactions perpétrées par des groupes armés, Exécutions extrajudiciaires, recours excessif à la force, Arrestations et détentions arbitraires, privation des droits à la santé et à l’éducation, discrimination… sont, entre autres, les violations des droits humains dans notre pays, dénoncées par l’ONG Amnesty International dans son rapport 2020/2021, présenté le 7 avril à Bamako.

 

« Des groupes armés ont commis des crimes de guerre et d’autres exactions, se rendant coupables notamment de dizaines d’attaques contre la population civile », accuse Amnesty Internationale dans son rapport. Selon l’ONG, la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) a révélé la mort de 14 civils en janvier 2020 dans le village de Sinda, lors d’une attaque perpétrée par « un groupe de Dozos (chasseurs traditionnels) ».
En février, continue-t-elle, « un groupe armé du nom Dan Na Ambassagou a attaqué le village d’Ogossagou, faisant au moins 35 morts et trois blessés dans la population civile ». A cela s’ajoute « plusieurs attaques menées par des hommes armés appartenant, semble-t-il, au GSIM », indique le document. Selon lui, ces hommes ont tué au moins 32 civils, lors des agressions dans beaucoup de villages dans les communes de Tori et de Diallassagou. Ces groupes armés ont aussi pris comme cible la MINUSMA, dont deux employés ont été tués et 40 autres blessés, entre janvier et septembre 2020.
Dans ce rapport annuel, l’ONG Amnesty International fustige, également les Forces armées maliennes. « L’armée malienne a commis des crimes de guerre et d’autres violations des droits humains à l’encontre de la population civile au cours de ses opérations », accuse-t-elle. Pour plus de précision, l’ONG, indique qu’entre le 3 février et le 10 mars 2020, au moins 23 civils ont été tués par des militaires dans le cercle de Niono et au moins 27 autres ont été victimes d’une disparition forcée.
Lors des manifestations postélectorales des élections législatives de 2020, plusieurs manifestants ont été tués à Sikasso et à Bamako. L’ONG, accuse les forces de sécurité qui « pour disperser des manifestations, ont fait usage d’une force excessive, et notamment meurtrière, en toute illégalité ». Le rapport mais aussi l’accent sur les arrestations et détentions arbitraires, notamment celles « de plusieurs hauts représentants de l’Etat et officiers de l’armée, dont le président de la république, le premier ministre et le président de l’Assemblée qui étaient en exercice à l’époque, ont été détenus illégalement sans inculpation ». Au Mali, selon l’UNICEF, 1261 écoles étaient fermées en mars 2020 à cause de l’insécurité et des 12 mois de grève du personnel enseignant, privant ainsi 370 000 élèves d’éducation, a rappelé l’ONG. En outre, dans le domaine de la santé, le rapport indique qu’en juin, des organisations humanitaires estimaient que 23% des centres de santé maliens n’étaient pas opérationnels ou ne l’étaient que partiellement du fait de restrictions budgétaires, ainsi que des répercussions de la pandémie de COVID-19 et du conflit sur les services publics.
L’ONG note la condamnation des hommes armés en lien avec le terrorisme notamment, ceux responsables de l’attentat mené en 2015 contre l’Hôtel Radisson Blu, mais déplore « cependant, la majorité des crimes de guerre et des graves atteintes aux droits humains, perpétrés à l’encontre de la population civile au cours du conflit, demeurent impunis ».

Aly Asmane Ascofaré

Source : Canard Déchainé

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