Au Mali, comme dans beaucoup de pays à travers le monde, rares sont ceux qui n’ont eu recours au moins une fois à un marabout ou à un féticheur. Si certains d’entre eux font bon jeu, d’autres, sans remords sème la discorde par biais de mensonge et de calomnie. Et cela, juste pour quelques centimes…
Les marabouts, les féticheurs, les juteuses de cauris et autres marchants de rêves sont sollicités sur les faits relevant du quotidien. Ainsi, la plupart des consultations tournent autour, d’événements heureux ou malheureux, coutumiers : mariages baptêmes, deuils, ou d’emploi, chances de recevoir de l’argent, états de concorde ou de désaccord.
Avec une fine psychologie, ils exploitent l’incrédulité des consultants. ‘’Faite attention à vous, une dame claire habitant à l’est de votre concession trame des choses contre vous. Mon ami, tu es venu juste à temps, un homme gros, grand et noir vivant au sud de votre maison te veut du mal. Madame, un homme de petite taille veut te prendre ta place…’’, la moindre adhésion à ces formules permet même aux malhabiles d’enchaîner tout un chapelet de prévisions vraies ou fausses.
Ces formules ont le don d’installer un climat de méfiance entre des gens qui vivaient en parfaite harmonie comme dans le scenario où des frères, des amis ou collaborateurs passent de concorde au désaccord sans raison. Cependant, la question qui mérite d’être posée est : le font il pour de l’argent ou juste pour le plaisir de défaire des liens ?
La gravité de cette pratique invite à plus de prudence, à ne pas prendre pour de l’argent comptant tout ce qui nous vienne de ces oracles. Toutefois, quoique rarissimes par les temps qui courent, il n’en manque pas ceux pour qui, prédire ne rime point avec abus. Si l’envie vous habite toujours, faites bien attention !
KANTAO Drissa, Le Continent