Un attentat suicide a visé ce mardi 4 juin la maison d’un chef militaire de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui occupe Kidal, selon des témoins et des soldats de l’armée malienne.
“Ça s’est passé dans une maison”, rapporte un habitant de Kidal. Le porte-parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga, précise qu’il s’agit de celle “d’un colonel du MNLA qui se prénomme Malick”.
“Le kamikaze attendait quelqu’un dans la maison du colonel quand il a été surpris par des jeunes et a déclenché sa charge. Lui-même est mort et il y a un blessé”, poursuit le porte-parole, ajoutant que l’armée malienne pense que ce chef militaire du MNLA pourrait être “un informateur” de l’armée française présente à Kidal.
Située à 1.500 km au nord-est de Bamako, Kidal abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité, la ville étant “gérée” par le MNLA qui s’oppose à la présence de l’armée malienne dans cette zone.
Les soldats maliens sur la route de Kidal
Ce nouvel attentat suicide intervient après l’expulsion de Kidal ce week-end de dizaines de membres des communautés noires de la ville par le MNLA. Le gouvernement malien a dénoncé hier une “épuration raciale”. Il a également réaffirmé que la présence de l’armée malienne dans cette ville n’était “pas négociable” et interviendrait le plus vite possible avant le premier tour de la présidentielle prévu le 28 juillet.
Des soldats maliens sont actuellement en route vers la ville. “Pour le moment, il s’agit d’aller à Anefis en vue de préparer l’entrée à Kidal”, explique Souleymane Maïga.
L’arrivée de soldats maliens à Anefis, localité située environ à mi-chemin entre Gao et Kidal, a été confirmée par des habitants qui n’en ont toutefois pas précisé le nombre.
“Nous irons jusqu’au bout du combat”
En réaction le MLNA met en garde l’armée malienne par la voix de son vice-président, Mahamadou Djeri Maïga : “Si nous sommes attaqués, ce sera la fin des négociations et nous irons jusqu’au bout du combat.”
L’armée malienne “assumera toute la responsabilité des conséquences de ses actes”, poursuit-il, accusant “le Mali” de ne pas “vouloir la paix”. Le vice-président du mouvement, présent à Ouagadougou pour des négociations, précise que le MLNA demande au président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest, et à la communauté internationale “d’intervenir pour amener le Mali à la raison”.
“Si le Mali veut en découdre avec nous, si le Mali veut prendre Kidal par la force, nous demandons aux forces impartiales de ne pas nous aider, de ne pas non plus aider le Mali, de rester neutres et de nous laisser faire”, ajoute-t-il en référence aux forces françaises et africaines présentes dans le nord du Mali.