Sur plainte des parents d’une fillette âgée de moins de 13 ans, le commissariat du 3ème arrondissement de Bamako a interpellé, audité et mis sous mandat de dépôt le directeur de l’école fondamentale la ‘’ Référence’’ de l’Hippodrome, Seydou Meatchi pour pédophilie. Les faits.
Mme D.D M Sanogo en sa qualité de mère, veille sur la vie de son unique fille (dont nous tairons le nom) avec sérieux. « Depuis qu’elle a atteint ses onze ans, je procède régulièrement à un contrôle et un suivi de toilettage sur elle » affirme-t-elle. Quoi de plus normal, si l’on sait que les jeunes filles, même mineures sont exposées à tous les vices. C’est donc cette surveillance permanente de cette mère exemplaire qui lui a permis de déceler, dans la nuit du 19 septembre dernier, que les parties intimes de sa fille n’étaient dans leur état normal.
« J’ai constatée sur elle un dérangement des parois vaginaux » a-t-elle révélé, les yeux rouges et la voix nouée à l’officier de police en charge de son audition, l’inspecteur principal Souleymane Goïta, chef adjoint de la PJ du commissariat du 3ème arrondissement. Toute chose qui met en évidence que la pauvre adolescente a subi une pénétration sexuelle. « C’est ainsi que je lui ai posé des questions par rapport à cet état de fait » poursuit Mme D.D M Sanogo.
Pour répondre à ces questions, la mineure n’a pas hésité, elle a dénoncé celui qu’on ne pouvait pas soupçonner dans de telles situations, le directeur de son école. Ce dernier se nomme Seydou Meatchi, âgé de 40 ans, de nationalité togolaise, marié à une malienne (mère de ses deux enfants) et domicilié à l’Hippodrome près du terrain ‘’Djinè Cissé’’. Avec son bac+2, il fut recruté comme directeur de l’école fondamentale la Référence en 2014.
Un directeur qui jouit de son autorité pour satisfaire sa libido
La dame Sanogo, dans sa version des faits, rapporte que sa fille a clairement indiqué que le directeur à l’habitude d’ouvrir les toilettes quand elle s’y trouve pour faire ses besoins. De même, pour mieux profiter d’elle, il l’envoie balayer son bureau. Une fois qu’ils se retrouvent à deux, à l’abri des regards des autres élèves, il ne s’empêche point de lui faire des attouchements sexuels. Stupéfait devant ces révélations, l’officier de police décida d’écouter lui-même la petite fille, qui est née en 2003, élève en 8ème année à l’école fondamentale ‘’La Référence’’.
« Il y a de cela environ 4 à 5 mois que le Directeur me sollicite pour aller nettoyer son bureau. Chaque fois quand je rentre, il commence à me taper sur les fesses, quelquefois, il tente de m’embrasser sur la bouche » dévoile l’adolescente, la voix tremblotante. Et de poursuivre : « un jour, aux environs de 12 heures, il m’a dit de venir balayer son bureau. Une fois je fus à l’intérieur, il a fermé à clef le bureau pour me terrasser sur la moquette. Aussitôt, il s’est jeté sur moi. J’ai criée, mais il a fermé ma bouche avec sa main que j’ai mordue. Malgré tout, il est parvenu à me déshabiller et a fait sortir son sexe pour abuser de moi ».
La pauvre, troublée toujours par la scène, s’est rappelé que, lorsque son directeur fut satisfait, il s’est mis à chercher vite la clef pour ouvrir la porte afin de la laisser partir seule. « Je suis sortie en pleurant, une fois à la maison, je me suis dirigée vers la toilette pour laver ma robe, tachée de sang. Le soir je suis retournée en classe pour suivre les cours » dit-elle, tout en justifiant son silence par une peur de la réaction de son père, capable de commettre l’irréparable s’il apprenait un tel forfait commis par directeur de l’école en charge de son éducation. C’est d’ailleurs lui qui a conduit le nommé Seydou Meatchi à la police, lorsque son épouse lui a révélé les faits après un contrôle de routine sur leur fille.
Quand le directeur tente de se disculper maladroitement
Habillé d’un tee-shirt rayé (vert-noir-blanc), le visage enflé, les yeux rougis, Seydou Meatchi, devant l’officier de police tente de jouer au bon enseignant. « J’ai l’habitude d’appeler certaines filles dont celle-ci pour balayer mon bureau. D’ailleurs pour elle, il ne s’agissait pas de balayer, mais d’essuyer la table. Je n’ai jamais abusé de cette fille, ni dans mon bureau, ni ailleurs. Je suis sincère que je n’ai jamais touché à cette fille », déclare-t-il d’un ton ferme.
Seulement, ce qu’il ne savait pas est le fait que la police avait déjà recueilli d’autres témoignages, notamment ceux des élèves et parents d’élèves du même établissement, dont une dame, A. Fané, mère d’un élève de la même classe que la victime. Elle soutient avoir déjà surpris ce même directeur en plein ébat sexuel dans son bureau. « Lorsque j’ai ouvert la porte, je l’ai trouvé accroupie sur une femme sur son bureau…Depuis ce jour, j’ai constaté que ce directeur n’est pas sérieux. J’en ai parlé à ma fille afin qu’elle prenne ses distances par rapport à lui » a-t-elle révélé.
Quant à la fille de cette dame, elle abonde dans le même sens, sur le fait que le directeur a l’habitude d’inviter les filles à balayer son bureau et que les victimes ont bien l’habitude de raconter qu’il leur donne des tape sur les fesses, touche leurs seins de même qu’il aurait pris l’habitude de les suivre dans les toilettes.
De ces différents témoignages, celui qui a davantage confondu le directeur est venu de la camarade de classe la plus proche de la victime. Elle a déclaré : « Dans le courant le mois du décembre 2015, ma copine m’a rapporté que le directeur lui a fait savoir que le bulletin est disponible, et l’a invitée à entrer dans son bureau. Une fois dans son bureau, ce dernier a abusé d’elle ».
Elle ajoutera que le même jour, elles ont décidé d’aller rapporter les faits au boutiquier près de leur école, du nom de Hama, qui les a chassées. Ce n’est pas tout, car la même camarade de classe a rapporté à la police qu’un jour, lorsqu’elle était en train de remplir d’eau le canari du directeur, elle a surpris ce dernier en train de serrer contre sa camarade.
Cependant, malgré toutes ces révélations concordantes de diverses personnes, le directeur de l’école la Référence se défend et parle de manipulation. « Je n’ai touché à personne » persiste-t-il devant les enquêteurs.
Le délai de garde à vue ayant expiré, le Commissaire de police chargé du 3ème arrondissement, assisté de l’Inspecteur principal de la PJ du même commissariat, après avoir fait mention de la réquisition adressée au docteur, ont présenté Seydou Meatchi au Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de la Commune II.
Mimi SANOGO
Source: Le SURSAUT