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ATTAQUES TERRORISTES : Les failles du système IBK

Incapables de contrecarrer la montée en puissance des terroristes, les autorités maliennes, avec à leur tête le président de la République, ne sont pas exemptes de reproches. 

ibk president malienL’insécurité coupe aujourd’hui le sommeil aux Maliens. Nos compatriotes ne savent plus à quel saint se vouer tant la capacité de nuisance des terroristes semble mettre l’Etat au pilori. Du Nord au sud, en passant par le Centre, le pays s’embrase, avec une cascade d’actes terroristes aussi redoutables les uns que les autres.

Plus le temps passe, plus les démons de la violence semblent se convaincre que le champ est libre pour eux. Ils déjouent les plans du gouvernement et vont jusqu’à prendre en otage les activités de paisibles citoyens. Cela n’est point une surprise pour qui connaît l’implantation progressive des semeurs de troubles chez nous et la porosité des frontières maliennes.

Ce qui stupéfait en revanche, c’est la façon dont l’Etat gère cette situation d’insécurité généralisée. Face à des groupes jihadistes qui endeuillent couramment le Mali et ses partenaires étrangers, en ciblant particulièrement les forces de défense et de sécurité, les dirigeants doivent sortir l’artillerie lourde.

Le gouvernement doit avoir une vision et un plan d’action susceptible de contrecarrer la montée en puissance des terroristes, au risque de voir le pays s’enfoncer davantage dans le précipice. L’heure des lamentations, à travers des communiqués laconiques, et les faux-fuyants doit être révolue.

Les gouvernants ont l’air de s’ériger en spectateurs de la recrudescence d’attaques barbares. Les forces de défense et de sécurité maliennes sont couramment victimes des terroristes, qui viennent de frapper fort à Gourma-Rharous et à Nampala faisant plus d’une douzaine de morts dans les rangs de l’armée malienne. A ces assauts meurtriers, le gouvernement a réagi de la même façon que lors des précédents : la dénonciation par le biais de la publication de messages.

Les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, l’on imagine mal de simples condamnations servir de remède à ce fléau. Le bout du tunnel passera inéluctablement par un plan d’action clair et applicable du gouvernement, de concert avec les alliés sincères du Mali.

Visiblement en panne d’inspiration, le président de la République n’a trouvé mieux que d’annuler son déplacement en Egypte pour « raisons de sécurité intérieure ». Cette annulation changera-t-elle quelque chose à la situation ? En tout cas, rien n’est sûr étant donné que par le passé, les terroristes ont endeuillé le Mali quand IBK était bien présent à Koulouba.

 

Manque de lucidité

L’on se souvient que c’est le même chef de l’Etat qui au lendemain des attaques sanglantes de Nara (Koulikoro) et de Fakola (Sikasso) avait présidé au palais présidentiel un conseil de défense qui avait réuni outre le Premier ministre, les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité, le porte-parole du gouvernement et les principaux responsables des forces armes et de sécurité.

Où sont donc passées les conclusions et les mesures issues de ce conseil ? Cette interrogation est d’autant plus pertinente que depuis la tenue de cette réunion, la situation sécuritaire n’a cessé de se dégrader. Ce fameux conseil de défense et de sécurité n’a pas pu aider à traduire les terroristes devant les juridictions compétentes.

L’on se rappelle qu’à la fin du conseil, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, revenant sur les sujets abordés lors de la rencontre, avait insisté chez notre confrère « L’Essor »sur la nécessité d’une coopération transfrontalière dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Or cette collaboration internationale n’est pas au mieux aujourd’hui avec des terroristes qui, après avoir commis des actes criminels, trouvent refuge dans un pays voisin avant de jouir de leur liberté.

Le cas le plus frappant est celui du très redouté Sanda Ould Boumama. Ce Mauritanien d’origine malienne a été pendant des mois le porte-parole du mouvement Ançar Eddine pendant l’occupation jihadiste à Tombouctou et Gao au Mali.

En mai 2013, il s’était rendu aux forces mauritaniennes pour échapper à l’intervention militaire française au Mali. Détenu en catimini pendant plus de deux ans, il a été libéré lundi dernier à Nouakchott, sans être jugé.

Pourtant, les relations entre Bamako et Nouakchott sont à leur meilleur niveau depuis plus d’une décennie. Lors de leurs rencontres officielles, les présidents IBK et Mohamed Ould Abdelaziz parlent toujours de la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays. Et si l’on reste dans cette logique de collaboration sécuritaire, il est insensé de laisser les terroristes divaguer dans la nature après leurs forfaits.

Cependant, s’il est facile d’accuser la Mauritanie de libérer les terroristes en toute impunité, le Mali n’est pas aussi irréprochable en la matière. Le terroriste Mohamed Ali Ag Wadoussène avait été libéré début décembre 2014 en compagnie d’autres camarades, en échange de l’otage français Serge Lazarevic.

Malgré la clémence de la justice, l’homme avait repris du service aux côtés de ses compagnons jihadistes au nord de notre pays avant d’être tué dans une opération de la force Barkhane dans les massifs du Tigharghar le 5 juillet dernier.

Comme le dit l’adage « qui a bu boira ». Il ne sert donc à rien de libérer les terroristes au nom d’une hypothétique paix. Malheureusement, les autorités maliennes, notamment le président IBK et le ministre de la Justice, Mahamadou Diarra, croient toujours qu’il faille donner une « chance à la paix » en hypothéquant la sécurité des Maliens, à travers la libération des terroristes.

source : la Rédaction

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