Après la terrible attaque contre l’armée Burkinabè le lundi dernier, à Koutougou, dans la province de Soum, le bilan initialement indiqué par l’état-major général des armées a considérablement doublé le lendemain, après la mise à jour de la situation. Au lieu d’une dizaine, c’est désormais 24 militaires tués, sept blessés et cinq autres portés disparus. L’opposition a réclamé dans un communiqué, la démission du gouvernement Dabiré.
Le Burkina Faso ne cesse d’être la cible des attaques terroristes ces dernières années. En décembre 2016, dans cette même région de Soum, 12 militaires en poste à Nassoumbou avaient été tués au cours d’une attaque terroriste. Un bilan lourd resté en tête, selon Jeune Afrique, jusqu’à la récente attaque du lundi. Également, la « vaste opération de ratissage » de l’armée burkinabè contre l’attaque djihadiste contre son propre état-major général, en plein centre-ville de la capitale de Ouagadougou, avait fait aussi huit soldats tués en mars 2018. Mais, la gravité de cette dernière attaque du lundi a provoqué, le lendemain, un « conseil de défense extraordinaire », au palais présidentiel de Ouagadougou, selon source sécuritaire de l’AFP, a indiqué jeune Afrique. Selon cette même source, « c’est visiblement une attaque bien préparée et coordonnée par plusieurs groupes terroristes. Ils ont tiré à l’arme lourde sur le camp de base, notamment des roquettes qui ont incendié plusieurs installations, des moyens roulants et de l’armement ».
Les assaillants qui ont procédé à cette attaque meurtrière présentée comme la plus grave des attaques terroristes dans le pays sont, selon la source militaire de l’AFP, « plusieurs dizaines de terroristes à bord de motos et de pick-up ». L’état-major général des armées a indiqué de son côté, selon Jeune Afrique, qu’ « en réaction à cette attaque barbare, une vaste opération aérienne et terrestre de ratissage a permis de neutraliser de nombreux assaillants ». Mais, le principal parti d’opposition, l’union pour le progrès et le changement (UPC), estime que le « gouvernement Dabiré a complètement échoué », et réclame : « l’UCP demande la démission pure et simple du gouvernement », « et la nomination par le président Roch Kaboré, d’une nouvelle équipe qui aura pour mission première, la défense de l’intégrité territoriale et la sécurité des Burkinabè ».
Car, selon Jeune Afrique, le nord du Burkina Faso a été, rien que ces derniers mois, le théâtre de plusieurs attaques meurtrières particulièrement destinées aux civils. Selon Jeune Afrique, les attaques djihadistes sont de plus en plus fréquentes et meurtrières, surtout, dans le nord et l’est du pays, avec un bilan global de plus de 500 morts. Ainsi, selon Jeune Afrique, 15 personnes sont mortes dans l’attaque du village de Diblou en fin juillet, après le massacre d’au moins 51 autres personnes dans quatre attaques. Selon Jeune Afrique toujours, les 14 et 15 août, quatre militaires ont sauté sur un engin explosif artisanal sur une route au nord et trois autres policiers tués dans une embuscade.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays