Les assaillants de la prise d’otage meurtrière de vendredi dernier à Bamako, ont été identifiés par le groupe jihadiste qui a revendiqué l’assaut. L’attaque a fait 22 morts, y compris les terroristes.
Alors que l’enquête au Mali suit son cours, quatre jours après l’attaque qui a fait 20 victimes innocentes à Bamako, le groupe qui a revendiqué l’attentat a nommé les assaillants. D’après le site mauritanien Al Akhbar, qui reçoit souvent des messages des terroristes maliens, les deux hommes qui auraient ouvert le feu dans l’hôtel Radisson blu, l’un des plus sécurisés de la ville, s’appelaient Abdel Hakim Al-Ansari et Moadh Al-Ansari. Deux corps ont en tout cas été retrouvés sur les lieux de la fusillade. La télévision publique, l’ORTM, avait diffusé leur photo avec un appel à témoins lundi. Des spécialistes français en criminologie sont arrivés pour aider à l’identification.
Tandis que certaines sources ont fait état de plusieurs hommes armés –jusqu’à dix- ayant fait irruption dans cet établissement prisé de la clientèle internationale, le procureur chargé de l’enquête, Boubacar Sidiki Samaké, a affirmé qu’il y avait «deux terroristes, pas plus. Je suis catégorique», a-t-il insisté. Le communiqué des islamistes dit lui aussi qu’ils n’étaient que deux. Appuyés par des experts français et de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), les enquêteurs maliens ont néanmoins mené des perquisitions lundi, au premier des trois jours de deuil national pour débusquer d’éventuels complices, qui auraient pu les aider à préparer l’opération. Une valise contenant des grenades leur appartenant a été découverte.
SOLIDARITÉ DES ETATS VOISINS
Les drapeaux étaient en berne dans Bamako où la sécurité a été ostensiblement renforcée aux abords des grands hôtels, et plus discrètement devant des mairies d’arrondissement et des banques. Par solidarité, le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée, trois pays voisins, ont également décidé d’observer un deuil jusqu’à mercredi en mémoire des victimes, dont au moins 14 étrangers -six Russes, trois Chinois, un Américain, un Belge, un Sénégalais et un Israélien. Après le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), son homologue béninois Thomas Yayi Boni lui a succédé lundi à Bamako ainsi que le Premier ministre burkinabè Yacouba Isaac Zida, pour marquer leur soutien au Mali.
Le Radisson Blu a été attaqué le 20 novembre au matin par des hommes armés qui y ont retenu environ 150 clients et employés pendant environ neuf heures. Les forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents la Minusma, sont intervenues et ont exfiltré 133 personnes, selon le ministère de la Sécurité. L’attentat a été revendiqué le jour même par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, «avec la participation» d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ce drame prouve que le Mali a encore besoin du soutien de la France, qui y intervient militairement depuis janvier 2013. L’opération «Barkhane» lancée le 1er août 2014, en partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso), et commandée par le général de division Patrick Brethous, a succédé à «Serval» (11 janvier 2013 – 1er août 2014), dans le but d’anéantir les jihadistes de la zone sahélo-saharienne.
Source: Paris Match