La Région de Kayes a franchi un pas important dans la résolution des conflits sociaux à travers l’organisation d’un atelier régional les 29, 30 et 31 janvier 2021 dans la salle de conférence de la délégation régionale de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM).
La rencontre intitulée «Atelier régional sur la promotion de la culture de la paix et de la cohésion sociale de Kayes» était présidée par le gouverneur, le colonel Moussa Soumaré. Elle a regroupé toutes les forces vives de la région.
Jouissant d’une hospitalité légendaire, Kayes offre une diversité ethnique, source d’un brassage séculaire qui a valu à la cité l’appellation «Kayesba Diébakhaté». Les populations, réparties en diverses communautés, ont toujours vécu en parfaite harmonie dans la paix et la convivialité.
«Malheureusement, ces derniers années, le vivre ensemble qui a fait la richesse culturelle de cette région s’effrite dangereusement, mettant en péril la cohésion sociale, et menaçant du coup le fondement même de notre pays en tant que nation. Aujourd’hui, nous assistons à des phénomènes auxquels une solution doit être trouvée sans délai.
Il s’agit, notamment, de la mise en cause de certaines pratiques traditionnelles ancestrales, des atteintes à l’intégrité morale et physique des personnes, les expropriations illégales, les cas litigieux autour des titres fonciers, de l’arrêt d’activités de développement, de l’exclusion sociale», a expliqué le gouverneur de la Région de Kayes. C’est dans ce contexte que les autorités administratives et politiques, ainsi que la société civile de la Région de Kayes organisent cet atelier régional pour permettre aux populations de débattre ensemble de ces phénomènes de société et de convenir des remèdes à y apporter.
Les thèmes portaient sur «Coutumes et traditions : facteurs de paix et de cohésion sociale», «Rôle de la diaspora dans la résolution des conflits sociaux» et «Citoyenneté et civisme». Cet atelier avait pour objectif général de promouvoir et de consolider la paix, la cohésion sociale et l’entente entre toutes les communautés de la région. Il a balisé le terrain pour le forum sur l’esclavage prévu dans quelques mois dans la Cité des rails. Cette question qui fait l’objet de diverses interprétations a été esquissée lors de la rencontre.
Lors des travaux de groupe, les participants ont fait des recommandations qui se résument essentiellement au recours aux mécanismes traditionnels pour la résolution des conflits sociaux, à la signature de pactes sociaux entre les communautés, à l’implication de la diaspora dans les activités de la région, le respect des textes en vigueur, la prise en compte de certains passages de la Charte de Kuru Kan Fuga dans la Constitution.
Bandé Moussa SISSOKO
Amap-Kayes