La présente affaire incrimine six (6) personnes : Aliou Abdoulaye Touré, né vers 1965 à Bourem-Inaly dans la région de Tombouctou et domicilié à Missabougou ; Gohou Gislain Amedee, né en 1980 en Côte d’Ivoire et domicilié à Hamdallaye ACI 2000 ; Mohamed Chabane, né en 1978 à Tombouctou et domicilié à Moribabougou Droit ; Mariétou Diarra dite Tanti, née en 1990 à Bamako et domiciliée à Kalabancoro-Adekène ; El Hadji Ibrahim Adama Coulibaly, né en 1984 à Bengir ville, en Côte d’Ivoire et domicilié à Hamdallaye ; et Jean Marck Gouamene, né en 1981 à Abidjan, et domicilié à Hamdallaye ACI 2000. Dans une affaire qui date de 2017, les inculpés étaient poursuivis pour avoir commis les infractions ci-dessus mentionnées. À lire l’arrêt de la cour, le 8 mars 2017, le caissier principal de AZALAI hôtel Grand hôtel avait, à la Banque Of Africa BOA, présenté un chèque de 7.500.000 CFA qui était émis par Azalai hôtel Salam et libellé au nom de la centrale d’achat et de distribution (CAD). Présenté sous le nom d’une certaine Kadi Couma, le chèque a amené cette banque à demander une confirmation avant le paiement au directeur financier du Groupe Azalai hôtel.
Ce conformément aux normes de tout paiement au-delà de 5.000.000 CFA. Ainsi, les investigations menées par Assani Mohamed Kaamil, directeur financier du Groupe Azalai, ont pu découvrir que ledit chèque avait fait l’objet d’annulation par la comptabilité d’Azalai hôtel. D’où l’incrimination du porteur dudit chèque et l’invitation d’Aliou Abdoulaye Touré qui bénéficiait d’un congé annuel à l’époque à s’expliquer devant le directeur. Sans détour, le sieur Touré dit avoir reçu le chèque de Mohamed Chabane, chef comptable d’Azalai hôtel Grand-hôtel, différent d’Azalai hôtel Salam. À son tour, Mohamed Chabane dit l’avoir reçu d’El Hadji Ibrahim Adama Coulibaly, assistant chef comptable d’Azalai hôtel Salam. C’est suite à cette annonce que le directeur général d’hôtellerie SA (SGH-SA), propriétaire du Groupe Azalai, a procédé à l’audit de l’ensemble du système d’encaissement et de décaissement de la société. Ce qui permettra de mettre à nu le réseau de gestion comptable et financière basé sur la corruption, du faux et usage de faux, des fraudes, détournement, et du vol de fonds de l’entreprise. C’est au regard de ces constats qu’une plainte a été déposée par la Société Générale d’hôtellerie SA. D’où la diligence d’une enquête ayant permis à la Brigade d’investigation judiciaire de poursuivre les six(6) personnes ci-dessus mentionnées pour des faits qualifiés de « faux et usage de faux, escroquerie, abus de confiance et vol ».
L’arrêt de la cour fait savoir que dès l’enquête préliminaire, les inculpés ont reconnu tantôt les faits, rejetant tantôt les faits. « Il résulte des pièces du dossier de la procédure notamment du rapport d’audit que le mode opératoire des inculpés consistait à faire des copies des dossiers fournisseurs avant de les faire payer dans un premier temps. Puis de détourner des fonds à des fins personnelles. Ensuite, ils procédaient au deuxième règlement du même fournisseur, cette fois-ci, avec l’original du dossier à l’Azalai Grand hôtel », indique-t-on dans l’arrêt. Sur instruction de Mohamed Chabane et de Gohou Gislain, le comptable Aliou Abdoulaye Touré a révélé avoir toujours agi en sa qualité de caissier principal pour ces opérations frauduleuses.ET de préciser que cela s’illustre par le cas des 7.500.000 F CFA. Le sieur Touré reconnait avoir aussi touché plusieurs chèques émis sous l’ordre d’un fournisseur nommé Séni Kamite au profit de Mohamed Chabane et de Gohou Gislain Amedee. Lesdits chèques comportaient de divers montants : 1.050.200 F, 1.050.200 f, 1.180.000 f, 2.050.200 f. Pour ne citer que celles-ci, d’autres opérations frauduleuses ont été aussi faites par le sieur Aliou et ces deux complices en utilisant des faux noms. Selon l’arrêt de la cour, ce même mode d’opération frauduleuse s’effectuait à Azalai hôtel Salam par le comptable El Hadji Ibrahim Adama Coulibaly en complicité avec le comptable fournisseur financier Jean Marck Gouamene et la comptable fournisseuse Mariétou Diarra dite tanti. Des chèques comportant des grosses sommes allant jusqu’à plus de 2 millions ont été frauduleusement utilisés par ces derniers. Lors de l’audience du mardi, la cour d’assises de Bamako a, après avoir pris note et écouté les plaidoyers, condamné Aliou Abdoulaye Touré et Mohamed Chabane à 4 ans d’emprisonnement et le remboursement de 125.499.070 F. Ces deux personnes doivent aussi payer 10 millions à titre de dommage intérêt. Les quatre (4) autres qui étaient absents lors du procès ont été condamnés par contumace à 10 ans de réclusion.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays-Mali